CARTE. Violences sexistes : des défilés dans toute la France ce samedi contre l'”impunité des agresseurs” – LaDepeche.fr

l’essentiel Le collectif #NousToutes appelle à manifester dans toute la France contre les violences sexistes et sexuelles ce samedi. Les organisatrices dénoncent l’impunité des agresseurs et le mauvais traitement qui st réservé aux victimes. Le collectif fait plusieurs propositions.

Elles veulent “crier leur colère” face aux dysfonctionnements de la justice et aux discours politiques qui “défendent les agresseurs” : des dizaines de milliers de manifestantes – et manifestants – sont attendues ce samedi dans toute la France pour réclamer une “loi-cadre” contre les violences sexistes et sexuelles.

Dans les commissariats, les tribunaux ou au sein des partis politiques, “les derniers mois ont prouvé à quel point la parole des victimes de violences de genre était remise en cause”, s’insurgent les organisatrices de la mobilisation. “Ce qui nous met en colère, c’est l’impunité des agresseurs et le mauvais traitement réservé aux victimes” lorsqu’elles déposent plainte, explique Maëlle Noir, membre de #NousToutes qui coordonne l’organisation des défilés. “On ne cesse de nous répéter que la justice doit faire son travail, mais quel travail? On ne peut pas reprocher à la victime de ne pas porter plainte si elle sait que ça ne mènera nulle part”, s’insurge la militante.

Cinq ans après l’émergence du mouvement #MeToo, “les violences sexistes et sexuelles restent massives” et les politiques publiques “pas adaptées à l’enjeu”, affirment les organisatrices dans leur appel à manifester, signé par près de 90 associations, syndicats ou partis de gauche.

Samedi 19 novembre #NousToutes manifeste pour dire stop aux violences sexistes et sexuelles. Pour dénoncer l’impunité des agresseurs, au nom de toutes les victimes abandonnées par la justice.

Rendez-vous dans la rue. pic.twitter.com/sSirGJzijt

— #NousToutes (@NousToutesOrg) June 5, 2022

Classements sans suite, peines dérisoires

Les associations féministes se désolent des “classements sans suite et peines dérisoires” décidées par la justice et fustigent les “procès bâillon” intentés par “des hommes puissants, connus, accusés de viol”, qui attaquent en diffamation leurs accusatrices pour les “réduire au silence”.

Pour lutter contre les violences, elles réclament un budget public de deux milliards d’euros par an, mais aussi une “loi-cadre” qui instaurerait notamment des “brigades et juridictions spécialisées”, une aide financière pour la “mise en sûreté” des femmes victimes, 15 000 places d’hébergement supplémentaires dédiées, ou encore le renforcement de l’éducation à la vie sexuelle et affective à l’école.

À Paris, le cortège partira à 14h de la place de la République et rejoindra celle de la Nation. Des manifestations sont également prévues à Marseille, Nice, Toulouse, Lille, Strasbourg, Rennes, Nancy ou Dijon, notamment. En 2021, la mobilisation – organisée en amont du 25 novembre, date de la journée mondiale de lutte contre les violences à l’égard des femmes -, avait rassemblé 50 000 personnes à Paris selon les organisateurs, et 18 000 selon la préfecture de police.

Les femmes ne sont “pas écoutées”

Un an après, l’exaspération des organisations féministes est toujours aussi vive, alimentée par le nombre élevé de féminicides – déjà 100 depuis le début de l’année d’après un collectif associatif, contre 122 l’an dernier selon les chiffres officiels -, et par la frilosité du monde politique à écarter certains responsables accusés de violences envers les femmes.

Comme le député LFI Adrien Quatennens, qui a avoué des violences conjugales, mais a été défendu par Jean-Luc Mélenchon, et dont le parti tente de planifier un retour à l’Assemblée nationale. Défendre les responsables politiques mis en cause dans de tels cas envoie “un signal d’impunité à toute la société”, déplorent les militantes dans leur appel. Les faits dénoncés sont pourtant de plus en plus nombreux : entre 2017 et 2021, le nombre de viols ou tentatives de viols enregistrés par le ministère de l’Intérieur a doublé, passant de 16 900 à 34 300. Les victimes ont davantage tendance à dénoncer des faits anciens, explique le ministère, qui y voit aussi le signe de la “libération de la parole”.

Une expression qui exaspère désormais les associations, car “les femmes ont toujours parlé, mais elles ne sont pas écoutées”, pointe Maëlle Noir. Pour Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes, depuis “MeToo” les pouvoirs publics ont “surtout défendu la présomption d’innocence, plutôt que la lutte contre l’impunité, qui s’est empirée depuis cinq ans”. “Quand on a des forces de l’ordre peu ou mal formées, surchargées, qui prennent les plaintes mais n’ont pas le temps d’enquêter, ça donne des classements sans suite à la pelle”, analyse-t-elle. “#MeToo est un cri d’indignation qui n’a pas été assez pris au sérieux. Mais il ne va pas s’arrêter”.

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