Bernard Pons, ancien ministre, est mort – Le Monde

L’ancien ministre Bernard Pons, le 24 mai 2002 à Paris.

Ancien ministre sous plusieurs gouvernements de droite, fidèle de Jacques Chirac, Bernard Pons est mort à l’âge de 95 ans, a annoncé sa famille mercredi 27 avril.

Un visage émacié, un regard bleu lagon et un indéfectible sourire au coin de la bouche, le « docteur Pons » est une figure qui a marqué la vie politique française de la fin des années 1960 au début des années 2000. Homme des missions de confiance de Jacques Chirac, il reste lié à l’assaut, le 5 mai 1988, de la grotte de Gossanah, sur l’île d’Ouvéa (Nouvelle-Calédonie), alors qu’il était ministre des départements et territoires d’outre-mer. C’est aussi lui qui donna son nom à la loi Pons, première loi de défiscalisation spécifiquement destinée à l’outre-mer, restée célèbre pour les détournements qu’elle a engendrés, et abrogée en 2000.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La prise d’otages d’Ouvéa : le récit que « Le Monde » en avait fait en 1988

Né le 18 juillet 1926 à Béziers (Hérault), il est en seconde au lycée de Cahors lorsque, à 17 ans, il s’engage, en mars 1944, avec ses deux frères aînés dans le maquis FTP (Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée) du causse de Lauzès, dans le Lot. Démobilisé après la guerre, il reprend ses études et s’installe, en 1952, comme médecin généraliste à Cahors, où il devient adjoint au maire en 1965.

En 1966, le premier ministre, Georges Pompidou, qui possède une résidence non loin de là, à Cajarc, et avec qui il s’est lié d’amitié, le pousse à se présenter aux élections législatives. Il fait partie de ces fantassins de la droite gaulliste lancés à la conquête des terres radicales du Sud-Ouest, comme Pierre Mazeaud à Limoges ou Jacques Chirac à Ussel, qui remporteront, eux aussi, leur premier mandat de député à l’occasion des élections législatives de mars 1967. Il est élu dans la 2e circonscription du Lot.

Talents de bretteur

De cette époque se nouent entre Bernard Pons et Jacques Chirac, son cadet de six ans, une solide amitié et une fidélité à toute épreuve. Georges Pompidou élu président de la République en 1969, il est nommé secrétaire d’Etat à l’agriculture dans le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas, puis confirmé dans ces fonctions en 1972 dans celui de Pierre Messmer, sous la tutelle de… Jacques Chirac.

Lorsque ce dernier quitte Matignon, en 1976, et crée le RPR, Bernard Pons, réélu député du Lot, fait partie de la garde chiraquienne chargée d’exercer sa « vigilance » sur la présidence giscardienne, autrement dit de la torpiller à la moindre occasion. Il hérite en 1979 du secrétariat général du RPR, poste qu’il occupera jusqu’en 1984. Après avoir ferraillé contre les « hérésies » barristes, il met à présent ses talents de bretteur à dénoncer les « imposteurs » socialistes, qu’il n’hésite pas à qualifier tour à tour d’« incompétents », de « révolutionnaires », d’« ayatollahs » ou de « dictateurs »

Il vous reste 53.12% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading