Après le vote sanction des législatives, la grande hésitation d’Emmanuel Macron – Le Monde

Le président Emmanuel Macron et la première ministre Elisabeth Borne lors de la cérémonie commémorant l’appel du 18-Juin, au Mont-Valérien, à Suresne (Hauts-de-Seine), samedi 18 juin 2022.

Le « clash » n’a pas attendu la lumière des plateaux de télévision pour éclater. Il est 19 h 15, dimanche 19 juin. Les macronistes voient tomber les résultats du second tour des élections législatives. La majorité relative envisagée par les sondages se révèle bien plus faible que prévu ; il manque une grosse quarantaine de députés pour parvenir à voter des textes. Réunis en audioconférence, les porte-parole de La République en marche (LRM) préparent les éléments de langage à décliner dans les médias dès 20 heures. Celle du gouvernement, Olivia Grégoire, enjoint ses camarades à marteler un message positif malgré la déroute. « Il faut dire : “C’est une victoire décevante mais une victoire quand même” », déclare-t-elle.

Fureur de la députée (LRM) des Yvelines, Aurore Bergé : « Mais on ne peut pas dire que c’est une victoire ! » Son collègue, Roland Lescure, et la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, s’opposent à leur tour à la « positive attitude » prônée par la secrétaire d’Etat. Se réfugier dans le déni n’apporte rien de bon. Avant de se rendre sur le plateau de France 2, Olivia Grégoire reçoit un coup de téléphone d’Emmanuel Macron, qui lui passe quelques consignes. La ligne du profil bas s’impose.

Depuis l’Elysée, le chef de l’Etat tente de définir une stratégie pour ne pas voir son nouveau quinquennat sombrer au port. La première ministre, Elisabeth Borne, a été conviée. Elle découvre ces réunions politiques où elle ne mettait jamais les pieds jusqu’à présent. Les deux alliés, Edouard Philippe et François Bayrou, désormais indispensables avec leurs groupes d’Horizons et du MoDem, sont présents, eux aussi. Tout comme la triade des experts de politique politicienne venus de la droite, le conseiller Thierry Solère et les ministres Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu. L’eurodéputé Stéphane Séjourné, ancien conseiller de M. Macron, complète le tableau.

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La réunion s’éternise. Quel message passer dans ce contexte inédit ? De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, toutes les principales figures de l’opposition se sont déjà exprimées. Elisabeth Borne, elle, paraît emmurée dans le silence de l’Elysée. La cheffe du gouvernement ne rejoint Matignon que peu avant 22 heures, pour prendre la parole, une demi-heure plus tard, la voix blanche et le visage fermé. « Jamais l’Assemblée nationale n’a connu une telle configuration sous la Ve République. Cette situation constitue un risque pour notre pays », souffle-t-elle, comme désemparée. Tout juste promet-elle de rechercher une « majorité d’action ».

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