Affaire Jeffrey Epstein : Ghislaine Maxwell reconnue coupable de crimes sexuels par un tribunal de New York – Le Monde

Portrait de Ghislaine Maxwell lors de l’annonce par la justice des accusations portées contre la mondaine, au cours d’une conférence de presse à New York, le 2 juillet 2020.

A l’issue de plusieurs jours de délibération, les jurés d’un tribunal de New York ont reconnu, mercredi 29 décembre, l’ancienne mondaine britannique Ghislaine Maxwell d’une série de crimes sexuels, notamment de trafic de jeunes filles mineures au bénéfice de l’ex-financier américain Jeffrey Epstein.

Incarcérée dans une prison de New York depuis l’été 2020, Mme Maxwell, âgée de 60 ans, était jugée depuis le 29 novembre par le tribunal fédéral de Manhattan pour avoir fourni, entre les années 1994 et 2004, des mineures à son ancien compagnon pour qu’il en abuse sexuellement. Elle était accusée de six crimes, tous en lien avec des violences sexuelles commises par Jeffrey Epstein. Elle encourt des dizaines d’années de prison.

Après quarante heures de délibérations sur cinq jours, « un jury à l’unanimité a reconnu Ghislaine Maxwell coupable de l’un des pires crimes que l’on puisse imaginer faciliter et prendre part à l’agression sexuelle d’enfants », a déclaré dans un communiqué le procureur fédéral du tribunal de Manhattan Damian Williams. Ces « crimes ont été perpétrés avec son partenaire et complice de toujours, Jeffrey Epstein », lequel s’est suicidé dans une prison de New York en août 2019, avant d’être jugé pour crimes sexuels.

« Le chemin de la justice a pris trop de temps. Mais la justice a été rendue aujourd’hui », s’est félicité le procureur, saluant le « courage des filles devenues des femmes », quatre victimes qui ont témoigné pendant trois semaines contre Mme Maxwell.

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« Bras droit » de Jeffrey Epstein

Les délibérations ont été longues car les jurés ne parvenaient pas à se mettre tous d’accord sur la culpabilité ou l’innocence de cette femme à la triple nationalité britannique, française et américaine. Les douze jurés ont demandé à avoir en main propre les retranscriptions de plusieurs interrogatoires, dont ceux de plusieurs victimes.

Cette habituée de la jet-set internationale, fille du magnat des médias Robert Maxwell, mort en 1991, a été dépeinte par la procureure Alison Moe en « prédatrice sophistiquée » et personnage clé du système mis en place avec Jeffrey Epstein, dont elle fut la « partenaire en amour » et « le bras droit ».

L’une des victimes, « Carolyn », a raconté comment elle était payée, à partir de 14 ans, 300 dollars pour chaque massage ; qui se terminait toujours par un acte sexuel. Elle a désigné Ghislaine Maxwell comme l’une des femmes qui fixait les rendez-vous et a assuré qu’elle l’avait vue nue et lui avait touché la poitrine dans la villa de Palm Beach. Une autre victime, « Jane » avait raconté comment le couple l’avait abordée puis mise à l’aise, promettant d’aider cette jeune fille issue d’une famille défavorisée de Palm Beach.

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La défense a au contraire plaidé l’acquittement, assurant qu’il n’y avait « aucune preuve que Ghislaine Maxwell » ait recruté une seule des quatre victimes pour la livrer à Jeffrey Epstein et fustigeant « la mémoire très mauvaise et variable » des accusatrices sur des événements vieux de plus de 25 ans.

Le Monde avec AFP

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