Affaire du “Grêlé” : ce que l’on sait de cet ex-gendarme et tueur en série, recherché pendant 35 ans – LCI

PROFIL – Des expertises ADN ont permis de confirmer que l’homme de 59 ans qui s’est donné la mort ce mardi dans un appartement du Grau-du-Roi est bien le “Grêlé”, un tueur et violeur en série recherché depuis les années 1980. Que sait-on de lui ?

Dans une lettre posthume retrouvée près de son corps dans un appartement du Grau-du-Roi ce mercredi, il affirme qu’il s’était “pris en main” ces 25 dernières années, période pendant laquelle il n’aurait “rien fait”. Après s’être donné la mort, mardi, François Vérove, âgé de 59 ans, a été identifié comme étant le “Grêlé”, un tueur et violeur en série recherché depuis les années 1980, a indiqué le parquet de Paris jeudi soir. 

D’après les premiers éléments et témoignages recueillis dans la foulée de cette révélation, le retraité, apparemment sans histoire et régulièrement décrit comme charmant et serviable, a vécu au dessus de tout soupçon durant ces quatre décennies. Que sait-on de lui ?

Élu dans l’Hérault

“C’est quelqu’un qui était courtois, sympathique” et “qui aimait que les règles soient respectées”, rapporte notamment au micro de LCI  Jean-Marc Lussard, ancien maire de Prades-le-Lez qui a côtoyé “Le Grêlé” pendant cinq ans, période durant laquelle ce denier a vécu avec sa compagne dans une grande demeure qu’il avait fait construire. “Comme j’étais maire, j’ai eu accès au permis de construite pour l’instruire et l’autoriser. Comme la maison était relativement originale, je l’avais remarquée”, se souvient l’élu qui lui a par la suite proposé de rejoindre sa liste pour les élections municipales de 2014. “Je l’ai rencontré dans le village par l’intermédiaire de policiers et finalement en discutant il a fini par accepter d’être sur notre liste”, détaille encore Jean-Marc Lussard, soulignant qu’il s’agissait d'”une liste pluri-opinions politiques” avec “un panel social le plus large possible” et que François V., “plutôt de droite”, représentait par ses fonctions “une certaine classe de la société”

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Dans cette commune de 5000 habitants toute proche de Montpellier , “il y a eu des démissions, et il a intégré le conseil en 2019. Il n’avait pas de fonction particulière, si ce n’est qu’il aimait bien tout ce qui est réseaux sociaux, il s’occupait notamment de la communication de la liste”, détaille en outre l’ancien maire sur RTL en décrivant un homme obligé de s’appuyer sur une canne pour marcher. Et de préciser : “En me replongeant dans mes souvenirs, il est vrai qu’il n’était pas démonstratif sur sa vie antérieure. Il a toujours fait comprendre que son passé n’était pas loquace”.

Retraité de la police depuis 2019 après un accident

François Vérove a par la suite déménagé en 2019 dans la ville voisine de La Grande-Motte. “Pour se rapprocher de la mer avec sa femme”, il s’était installé dans le quartier des Goélands. Toujours investi dans la vie locale et de la commune, il avait organisé une réunion pour créer un système de soutien entre voisins. “Cet été on le voyait passer avec son vélo électrique à grosses roues, il tirait une petite remorque dans laquelle ses petits-enfants prenaient place pour aller à la plage” explique une de ses voisines au Parisien.

Victime d’un accident de moto en se rendant au travail, l’homme qui avait quitté la gendarmerie en 1988 pour devenir policier avait pris sa retraite en 2019. Entre 1983 et 1988, alors gendarme, il était en poste dans la cavalerie de la garde républicaine. Il a notamment exercé en Île-de-France au cours de la période où les meurtres et viols ont été perpétrés avant de rejoindre la police nationale après son passage dans l’armée. Ce dernier était alors motard, membre de la brigade des mineurs avant de devenir délégué syndical. 

“Gentil” mais “très tourmenté”

Denis Jacob, policier syndicaliste, a été son supérieur entre 1995 et 1999 et assure au micro de de LCI “que rien n’avait pu laisser penser” que François, “un pote professionnel”, avait pu commettre ces crimes. Il décrit “un garçon particulièrement gentil qui pouvait s’énerver facilement” mais aussi “très tourmenté” avec “une période très compliquée entre 1995 et 1999” ponctuée d’arrêts maladie notamment pour cause de dépression. “Franchement avec le recul je me pose beaucoup de questions : est-ce que son état psychique était en lien avec les actes horribles qu’il a commis ou est-ce que c’est son état qui l’a poussé a commettre ses actes ?”, se questionne ouvertement son ancien supérieur.

Selon les informations de Midi Libre, il se justifie dans sa lettre d’aveux, en expliquant avoir eu des “pulsions” à l’époque des faits. Il explique notamment avoir eu des problèmes dans son enfance, cause de ces meurtres et viols en série. Rencontrer sa femme et avoir eu des enfants aurait “apaisé ses démons”, puisqu’il assure n’être plus passé à l’acte depuis 1997.

“Pas le visage piqué”

“Sur le portrait robot que vous diffusez je ne reconnais absolument pas François V.”, s’est en outre permis de préciser son ancien supérieur Denis Jacob pour justifier, en partie, que “l’affaire a trainé toutes ces décennies”. Et de souligner qu’il n’a pas le souvenir qu’il “avait le visage piqué”, alors que c’est ce signe distinctif qui lui a pourtant valu son surnom dans la presse de “grêlé”. 

En 1986, après le premier homicide, un portrait robot avait en effet été largement diffusé dans les médias, représentant un homme âgé de 25 ans environ, mesurant 1,80 m avec des cheveux châtains, une peau grêlée sur le visage à cause de traces d’acné. Pour attirer ses victimes, il semblerait qu’il exhibait une carte et du matériel policiers (arme, talkie-walkie, menottes ) avant de les étouffer et de les ligoter. Les enquêteurs savaient également qu’il recherchait un homme ayant conduit un véhicule blanc, probablement de marque Volvo.

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Cela faisait trente-cinq ans qu’ils étaient sur sa trace quand François Vérove s’est donné la mort dans une location Airbnb au Grau-du-Roi, prenant soin de vider ses comptes au préalable, à la veille d’une convocation au commissariat pour un prélèvement ADN.  Selon plusieurs médias, le père de famille affirme dans sa lettre d’aveux qu’il se sentait recherché par la police. 

L’information judiciaire concernant “le grêlé” a pour rappel été ouverte pour “viols sur mineurs de 15 ans, assassinats, tentative d’homicide volontaire, vols avec arme, usages de fausse qualité et enlèvement et séquestration sur mineur de 15 ans”, a détaillé dans un communiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau. Les quatre dossiers ouverts pour meurtre concernent celui de Cécile Bloch, commis le 5 mai 1986 à Paris ; ceux de Gilles Politi, 38 ans, et Irmgard Mueller, 20 ans, perpétrés le 29 avril 1987 (tous trois à Paris) et celui de Karine Leroy, âgée de 19 ans, commis le 9 juin 1994 à Meaux (Seine-et-Marne). 

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