Affaire Bayou: «Sandrine Rousseau est allée trop loin», juge l’ex-secrétaire national d’EELV, qui sort de son silence – Le Figaro

Julien Bayou se dit «innocent» et reproche à l’écoféministe de confondre «féminisme et maccarthysme».

Il sort enfin du silence. Ces dernières semaines, Julien Bayou s’est retrouvé au cœur d’une tempête : celle déclenchée par Sandrine Rousseau, l’accusant, le 19 septembre sur le plateau de France 5, de «violences psychologiques» à l’égard de son ex-compagne. Mis en cause, l’écologiste se met alors en retrait de la coprésidence du groupe à l’Assemblée nationale, puis finit par démissionner de son poste de secrétaire national du parti. Il ne s’exprime ensuite que par le biais de son avocate, laquelle reproche à la cellule interne de ne pas le laisser «se défendre».

Dans les colonnes du Monde ce mardi, l’ancien chef de file des Verts a finalement pris la parole. Son opinion est claire : «Sandrine Rousseau est allée trop loin. Et tout le monde le mesure. Pour moi, il ne faut pas confondre féminisme et maccarthysme.» Selon lui, l’écoféministe est à l’origine d’une «tétanie qui frappe l’opinion publique» et le parti. «Beaucoup à EELV m’écrivent pour me dire que c’est allé trop loin, mais ils n’osent pas le dire en public», fait-il savoir. «On ne balance pas à une heure de grande écoute la situation psychologique de quelqu’un qui souffre ou des accusations sans éléments. (…) Le privé ne doit pas être instrumentalisé à des fins politiciennes.»

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«Il n’y a pas d’affaire Bayou»

Après avoir laissé sa défense à son avocate, le député veut rétablir sa version des faits. Il l’assure, «il n’y a pas d’affaire Bayou». «Il n’y a pas d’accusation, je ne peux pas m’en défendre, et pourtant je suis présumé coupable.» L’élu continue d’évoquer «une rupture très douloureuse avec des souffrances partagées», et se défend d’être «l’auteur intentionnel» de ces souffrances. «Mes accusatrices disent elles-mêmes qu’il n’y a rien de répréhensible», ajoute-t-il. Avant d’évoquer la récente enquête de Libération faisant état de féministes l’ayant mis «sous surveillance» : «Ça devenait une croisade.»

Alors que la principale intéressée vient tout juste de saisir la cellule interne au parti, Julien Bayou y voit la preuve que celle-ci «travaillait dans le vide depuis trois mois». «J’ai demandé quatre fois à être auditionné», affirme l’élu, qui reconnaît que cet outil est «nécessaire» tant «la justice est défaillante», mais «fondamentalement insuffisant». «Nous avons été contraints d’inventer un cadre pour recueillir la parole des femmes. La cellule répond à une première nécessité : sortir du déni sur les violences. Pour autant, ces cellules ne remplacent pas la justice. La sanction la plus grave qu’elle puisse prononcer, c’est l’exclusion d’EELV.»

Si le député espère que l’enquête interne permettra d’«avancer», il ne compte pas disparaître pour autant. Absent des bancs de l’Hémicycle lundi, Julien Bayou fera son retour dès ce mardi. «Pendant neuf ans, je me suis levé pour organiser mon parti. Je veux contribuer à l’avenir du pays», déclare-t-il. Son rôle «au sein du groupe» n’est cependant pas établi – «on verra», balaye-t-il. Et d’interroger : «Comment clore une accusation qui n’est pas portée, une rumeur qui est colportée ?»

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