Traite d’êtres humains et viols sur mineure: ce que l’on sait de la mise en examen du PDG d’Assu 2000… – BFMTV

Jacques Bouthier, un homme d’affaires, a été placé en détention provisoire et mis en examen samedi après deux mois d’enquête préliminaire notamment pour “traite des êtres humains à l’égard de mineur”, “viol sur mineur de plus de 15 ans” et “agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans”.

Jacques Bouthier, un homme d’affaires français de 75 ans, a démissionné ce mardi de son poste de directeur général d’Assu 2000. Ce dernier a notamment été mis en examen pour “traite des êtres humains à l’égard de mineur”, et placé en détention provisoire samedi a appris BFMTV du parquet de Paris, confirmant une information de RTL. Il est présenté comme l’une des plus grosses fortunes de France.

• Une jeune fille “captive”

L’affaire part d’une plainte dans un commissariat parisien mi-mars. Devant les policiers une jeune femme de 22 ans explique qu’elle est captive d’un homme riche qui la viole depuis 2016-2017. Elle assure qu’il s’agit de Jacques Bouthier, 75 ans, président directeur général de la compagnie d’assurance Assu 2000.

Elle leur explique que l’homme lui aurait récemment dit qu’elle était trop vieille à ses yeux, et qu’elle devait trouver une remplaçante. Elle raconte ainsi qu’une adolescente de 14 ans a pris sa place et qu’elle est d’ailleurs parvenue à les filmer ensemble dans un lit. Elle remet alors la vidéo aux enquêteurs.

Au vu de la gravité des faits, le parquet de Paris a immédiatement ouvert une enquête préliminaire. Rapidement, les enquêteurs de la brigade de protection des mineurs découvrent que Jacques Bouthier hébergeait bien la jeune femme de 22 ans dans un appartement.

Pour autant, celle-ci n’était pas séquestrée dans la mesure où elle pouvait toujours sortir. Mais il exerçait sur elle une forme d’emprise, l’obligeant à céder à ses avances régulièrement. La jeune femme est présentée comme “très fragile” et “sans ressource” ni “aide extérieure”.

• Une des plus grandes fortunes de France

Jacques Bouthier est l’ex-président et fondateur d’Assu 2000. Fondé en 1975 à l’âge de 28 ans, l’entreprise, devenu Vilavi en janvier, se présente comme le “premier courtier expert en assurance et en crédit dédié aux particuliers en France”, et revendique 1800 collaborateurs et près de 550.000 clients assurés. Bouthier est devenu en 40 ans l’une des plus grandes fortunes de France. En 2020, le magazine Challenges le classe 487e dans son classement des principales fortunes du pays, avec un patrimoine estimé à 160 millions d’euros.

“C’est un homme qui était bien conscient d’avoir de l’argent et qui pensait qu’il pouvait tout acheter”, confie une source proche de l’enquête.

Il est entre autres reproché au patron d’avoir usé de sa fortune pour garder son accusatrice sous emprise. Pour Marine Brousse, présidente de l’association “La voix de l’enfant”, la victime n’a pas été choisie au hasard.

“Ce qui est absolument odieux de la part de tels individus, c’est justement de s’attaquer à ces êtres vulnérables”, s’indigne-t-elle.

Sur BFMTV ce mardi matin, la présidente de l’association a notamment affirmé qu'”en France il y a de l’esclavage moderne dans les milieux de grandes fortunes”.

La voix de l’Enfant va se constituer partie civile.

• Six personnes mises en examen

Après l’enquête préliminaire de deux mois environ, le parquet de Paris a décidé samedi d’ouvrir une information judiciaire au motif de traite des êtres humains à l’égard de mineur, viols sur mineure de plus de 15 ans, recours à la prostitution d’un mineur et agressions sexuelles sur mineure de moins de 15 ans. Cette dernière infraction concerne la jeune fille de 14 ans censée remplacer celle de 22 ans.

Outre le patron lui-même, cinq autres personnes ont été mises en examen et emprisonnées, parmi lesquelles sa femme qui était visiblement au courant de ses agissements ainsi qu’une jeune femme chargée de “recruter” la remplaçante.

Trois hommes de main, ont par ailleurs été mis en examen et placés en détention provisoire pour non-dénonciation d’agressions sexuelles et participation à une association de malfaiteurs en bande organisée en vue de commettre un enlèvement et une séquestration. En clair, ils avaient pour mission d’exfiltrer la jeune femme de 22 ans qui avait réalisé la vidéo compromettante montrée aux enquêteurs mi-mars. Parmi les membres du commando, figure un ancien membre du GIGN.

Enfin, il existerait plusieurs autres jeunes femmes potentielles victimes. Dans son article, RTL en évoque sept. Les investigations vont chercher à déterminer combien se seraient succédées dans l’appartement.

Contactée par BFMTV, l’avocate de Jacques Bouthier ne souhaite pas s’exprimer pour l’instant.

Mathieu Ait Lachkar

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading