Suivi du sommeil : il ne faudra pas attendre grand chose de plus de l’Apple Watch

Autant le dire tout de suite, nous n’avons pas été complètement convaincus par la fonction de suivi du sommeil de watchOS 7. Au contraire d’autres solutions concurrentes (y compris des apps tierces pour Apple Watch), ce nouveau mode sommeil se contente en effet du strict minimum : la fonction calcule le temps passé au lit et le temps passé à dormir, accompagnés des variations de la fréquence cardiaque durant la nuit (lire : watchOS 7 : un suivi du sommeil a minima 💤).

« Beaucoup d’applications montrent des informations sur les phases de sommeil [somnolence, sommeil léger, sommeil profond, sommeil paradoxal] et d’autres données du même genre », explique Kevin Lynch, vice-président aux technologies d’Apple, et un des grands patrons de l’Apple Watch avec Jeff Williams. Ces recherches sur le sommeil ont débuté il y a cinq ans — soit dans la foulée du lancement de la première génération de la montre.

Kevin Lynch.

À l’instar de la fonction de lavage des mains, la Pomme a de la suite dans les idées ! Plutôt que d’exploiter les données anonymisées de ses utilisateurs pour étudier les habitudes démographiques de sommeil, Apple y est allée à l’ancienne, en mettant sur pied des études internes « avec des centaines de personnes », ce qui lui a permis de construire petit à petit des modèles d’apprentissage automatique.

Et « cela demande du temps », confirme Kevin Lynch. « On travaille là dessus depuis un moment ». Il explique aussi que les données collectées durant la nuit bénéficient de la même confidentialité que les autres données : « Apple ne voit pas vos données de sommeil ».

Si Apple n’a pas voulu aller plus loin dans les métriques proposées aux utilisateurs, c’est que les études de sommeil réalisées par le constructeur ont montré que présenter ces résultats n’étaient pas très utiles. « Durant nos études, il y avait des gens avec des électroencéphalogrammes sur la tête, nous avions donc un aperçu de l’activité électrique de leur cerveau en plus de ce que l’Apple Watch nous indiquait des mouvements du poignet ».

L’aspect le plus important dans ces études finalement, « c’était la durée du sommeil », précise le dirigeant. C’est pourquoi Apple a décidé de ne pas montrer des résultats plus compliqués : « Les mouvements du bras sont une source de données, mais ils ne dépeignent pas un tableau complet de ce qui se passe dans votre cerveau », ajoute-t-il. À moins qu’Apple se lance dans l’électroencéphalogramme, on comprend entre les lignes que la fonction de suivi du sommeil va en rester là.

Kevin Lynch abonde d’ailleurs dans ce sens, en indiquant que le flot de données proposé par les applications concurrentes peut être « stressant ». Il est effectivement bien difficile de se forcer à avoir de meilleures phases de sommeil. « Nous avons senti que ce n’était pas ainsi qu’Apple pouvait ajouter de la valeur. Nous nous sommes concentrés sur la transition vers le lit, ce qui est à notre avis plus pratique et ce qui entraînera une meilleure nuit de sommeil ».

Le programme sommeil sur l’iPhone, qui permet de sélectionner une app qui va aider à s’endormir.

Une grande partie de la configuration du mode sommeil passe en effet par l’élaboration d’un « programme sommeil », durant lequel l’utilisateur va préparer son corps et son esprit à s’endormir. Une amélioration de la fonction Sommeil, qui a fait son apparition dans l’app Horloge d’iOS 10. Cette fonction permet de sélectionner des apps de lecture ou de musique pour s’enfoncer doucement dans les bras de Morphée.

« Il peut y avoir une angoisse d’aller au lit », décrit Lynch. « Cette angoisse peut causer davantage de problème avec le temps. Beaucoup de gens ont déjà conscience qu’ils ne dorment pas suffisamment, et donc on ne va pas en rajouter. Mais quand vous atteignez vos objectifs, nous vous le disons de manière positive ».

À la lumière de ces propos, on peut même se demander si la Series 6 apportera quelque chose de nouveau pour le suivi du sommeil (la rumeur a évoqué un capteur SpO2 pour mesurer l’apnée du sommeil).

Reste à régler le problème de l’autonomie. Le mode sommeil de l’Apple Watch consomme autour de 20% de la batterie, selon nos constatations. Apple exige que la montre affiche au moins 30% de batterie avant d’activer le suivi du sommeil ; si ce n’est pas le cas, une notification envoyée dans l’heure précédant le coucher prévient qu’il faut recharger l’appareil.

Les utilisateurs d’Apple Watch qui veulent profiter du suivi du sommeil devront changer leurs habitudes de recharge : il n’est plus question de laisser la montre sur son galet de charge la nuit. « Cela peut introduire de nouveaux comportements de recharge », admet Kevin Lynch. Apple peut également améliorer la batterie de son produit.

La disparition programmée des gestes Force Touch laisse entendre que le constructeur va pouvoir récupérer un peu de place dans les petits boîtiers de l’Apple Watch. À l’image de l’iPhone 11 qui, en sacrifiant les composants indispensables à 3D Touch, est bien mieux armé pour tenir tout au long de la journée. Évidemment, de cela le vice-président ne dit rien. Mais on peut penser (et espérer) que l’amélioration de l’autonomie sera un des principaux arguments de vente de la Series 6.

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