Retraite à 64 ans, pénibilité, pension à 1200 euros… Ce que pense chaque parti de la réforme Borne – BFMTV

En pleine mobilisation contre la réforme des retraites, BFMTV.com vous détaille les points-clefs de la réforme et la position de chaque force politique. Les Républicains la soutiennent plutôt tandis que la gauche et le RN y sont farouchement opposés.

Présentée par Élisabeth Borne le 10 janvier dernier, la réforme des retraites fait l’unanimité contre elle dans le camp des syndicats et dans la plupart des partis politiques. Si certains points du projet font sont largement rejetés, d’autres recueillent le soutien des Républicains.

• Le recul de l’âge légal de départ à la retraite

Si la réforme est adoptée, l’âge légal de départ à la retraite passera à 64 ans, contre 62 actuellement. Il sera relevé progressivement à compter du 1er septembre 2023, à raison de 3 mois par année de naissance. Il sera ainsi fixé à 63 ans et 3 mois à la fin du quinquennat, pour atteindre la cible de 64 ans en 2030.

Concernant les carrières longues, les personnes qui ont commencé à travailler entre 14 ans et 16 ans pourront partir à la retraite à 58 ans, et à 60 ans pour ceux dont la carrière a débuté à 16 ans.

Ce recul de l’âge légal de départ fait l’unanimité contre lui, sauf chez LR où le parti est divisé. C’est aussi la mesure la plus rejetée par les Français selon notre sondage Elabe pour BFMTV publié jeudi dernier: 67% des sondés y sont hostiles.

• L’accélération de la hausse du nombre d’annuités

Pour bénéficier de sa retraite à taux plein, il faudra avoir travaillé 43 ans dès 2027, au lieu de 2035 comme le prévoyait la réforme Touraine. “Nous n’irons pas plus loin que les 43 ans de cotisation, mais nous atteindrons cette cible plus vite”, a avancé Élisabeth Borne lors de la présentation de la réforme.

Il sera toutefois possible de bénéficier d’une retraite à taux plein à partir de 67 ans, même sans avoir cotisé l’ensemble des trimestres requis – comme c’est déjà actuellement le cas.

Là aussi, la gauche est unaniment contre ce changement.

• La retraite minimum à 1200 euros

L’exécutif a annoncé la revalorisation des petites pensions à 85% du Smic net pour les retraités qui ont eu une carrière pleine, soit environ 1200 euros brut par mois. Une fois retranché les cotisations sociales, l’augmentation sera “en moyenne de 100 euros par mois”.

Matignon a également indiqué avoir “décidé d’intégrer” “la revalorisation des pensions des retraités actuels pour tous ceux qui ont une carrière complète au niveau du Smic”.

La mesure, plus consensuelle, recueille davantage l’approbation des oppositions. C’est d’ailleurs, avec l’évolution des critères de pénibilité, la mesure la plus plebiscitée par les Français, selon notre sondage Elabe pour BFMTV publié jeudi dernier: 88% des sondés y sont favorables.

• La suppression de “la plupart” des régimes spéciaux

“La plupart des régimes spéciaux existants” seront fermés. Cette mesure ne s’appliquera qu’aux nouveaux embauchés, qui seront affiliés au régime général de retraite.

Parmi ceux-ci, on compte les salariés de la RATP, les branches des industries gazières, les clercs de notaire, le personnel de la Banque de France, et les membres du Conseil économique social et environnemental. En revanche, les régimes autonomes qui concernent les avocats, les régimes des marins, celui de l’Opéra de Paris et de la Comédie-Française ne seront pas concernés.

Si la mesure est approuvée par LR et le RN, elle suscite plus de contestation à gauche.

• Faire évoluer les critères de pénibilité

Un départ à 62 ans à taux plein sera toujours possible pour les personnes en invalidité, en incapacité ou en inaptitude. D’autres catégories de métier comme les militaires et les fonctionnaires en catégorie actives, à l’instar des policiers ou des sapeurs pompiers, continueront également à partir plus tôt.

Mais depuis 2017, Emmanuel Macron a fait enlever du compte pénibilité plusieurs critères qui permettait de partir deux ans plus tôt à la retraite comme le port de charges lourdes, les postures pénibles et les vibrations mécaniques comme avec un marteau-piquer.

Ces critères ne font pas leur retour. À la place, le gouvernement veut créer un “fonds de prévention de l’usure professionnel doté d’un milliard d’euros”, a annoncé Élisabeth Borne.

Si la plupart des partis appellent à faire évoluer ces critères, ce n’est souvent pas selon les modalités mises en avant par l’exécutif aujourd’hui.

Théophile Magoria et Marie-Pierre Bourgeois

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