Pénurie de carburants : la grève est reconduite sur les sites de TotalEnergies, terminée chez Esso-ExxonMobil – France Bleu

La grève dans les raffineries du pays
se poursuit ce vendredi. Les négociations chez TotalEnergies ont abouti entre les deux syndicats majoritaires et la direction,
mais sans la CGT, principal pourvoyeur de grévistes, qui a quitté la table des négociations et veut poursuivre la grève. Près d’une station-service sur trois (28,5%) manque toujours d’au moins un carburant dans le pays. 

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L’essentiel 

La situation sur le front de la grève et des réquisitions 

La grève reconduite chez TotalEnergies

La grève est reconduite sur tous les sites de TotalEnergies touchés par le mouvement, affirme la CGT cet après-midi. 

La grève terminée chez Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme-sur-Seine

La grève est terminée sur le site Esso-ExxonMobil
de Port-Jérôme-sur-Seine en Normandie. Après le vote de 6h ce matin, les salariés ont décidé de mettre fin au mouvement lors de leur nouvelle assemblée générale à 14h. Au total, la grève aura duré 25 jours sur le site de Port-Jérôme-sur-Seine.

Force ouvrière doit faire le point 

Le syndicat Force ouvrière se réunit à 9h30 pour faire le point sur la mobilisation sur les sites de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, indique le délégué syndical central Hakim Bellouz sur franceinfo
. Il explique qu’il “va falloir prendre un petit peu de recul” pour analyser les propositions de TotalEnergies. “Cet accord concerne 15.000 salariés en France, donc ce n’est pas en un claquement de doigts ce matin que les organisations syndicales vont prendre une décision”, a-t-il dit.

Les salariés de deux sites réquisitionnés  

Les salariés de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine en Normandie, et ceux du dépôt de Flandres de TotalEnergies à Mardyck, près de Dunkerque, ont été réquisitionnés pour rouvrir les vannes. Forcés de travailler sous peine de sanctions pénales, ils ont permis de libérer des premiers stocks de carburants.  7.000 mètres cubes de carburant ont quitté le dépôt de Gravenchon en Normandie en 24 heures par oléoduc, selon le gouvernement, et 25 camions-citernes sont partis du dépôt de Dunkerque jeudi par la route, sans encombre.

La justice confirme la légalité des réquisitions chez ExxonMobil en Normandie 

Ce matin, le tribunal administratif de Rouen a rejeté le référé de la CGT,
déposé après la réquisition des salariés de la raffinerie Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme-sur-Seine. Le tribunal a statué uniquement sur la forme et non sur le fond, estimant que le syndicat n’était pas légitime, du point de vue du droit, à faire une telle requête. Plus tôt, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a affirmé sur franceinfo
que le syndicat comptait déposer un référé à chaque fois qu’il y aurait des réquisitions de personnels.
 

Les négociations chez TotalEnergies

La CFDT et la CFE-CGC ont trouvé un compromis avec la direction de TotalEnergies la nuit dernière.
Les deux syndicats majoritaires du groupe ont annoncé avoir signé l’accord sur les salaires à la mi-journée. Il implique une hausse de salaire de 7% à partir de novembre et une prime de 3.000 à 6.000 euros. 

Mais la CGT, seul syndicat gréviste, qui a quitté les négociations vers 2 heures du matin après six heures de discussions, demande toujours une hausse de salaire de 10 % et veut poursuivre la grève. “Ce que demande la CGT, c’est 10% rétroactif au 1er janvier”, pour tenir compte de l’inflation et du partage des richesses, a répété Philippe Martinez, le leader du syndicat, sur franceinfo.

Jean-Luc Mélenchon veut que la difficulté à s’approvisionner  soit un motif d’absence au travail 

Invité de l’émission “Ma France” sur France Bleu, Jean-Luc Mélenchon a affiché sa solidarité
avec les grévistes. “Qui nous embarque dans la pénurie ? Total qui ne veut rien partager”, a commenté le leader de La France insoumise.

Il plaide aussi pour que la difficulté à s’approvisionner en carburant devienne un motif d’absence légitime au travail. “L’un des députés Insoumis, Hadrien Clouet, a déposé un amendement concernant les absences au travail dues à l’impossibilité de s’approvisionner en carburant, pour que cela devienne un motif légitime d’absence. (…) L’amendement est déposé. Il peut donc être voté à tout moment au Parlement et nous verrons bien, à ce moment là, ce que valent les hypocrites qui ne cessent d’essayer de dresser le peuple contre les salariés”, a-t-il commenté.

La situation dans les stations-service

Près d’une station sur trois manque de carburant, une très légère amélioration 

Ce vendredi, “28,5% des stations font face à une situation de rupture sur au moins un produit”,  contre 29,1%, jeudi, a indiqué Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique. Une situation en très légère amélioration, puisque jeudi, ce chiffre était de 29,1%. Dans les Hauts-de-France, 25,5 % des stations-service sont en difficultés, contre 31,7% jeudi.

L’Île-de-France et le Centre-Val-de-Loire, où 44,7% des stations étaient en pénurie jeudi, sont aussi particulièrement touchés.

“Au moins une semaine” pour un retour total à la normale 

Malgré l’accord entre les deux syndicats majoritaires chez Total, “il faudra attendre au minimum une semaine” pour un retour complet à la normale au niveau de l’activité, prévient sur franceinfo
Olivier Gantois, le président de l’Union françaises des industries pétrolières et porte-parole de l’industrie pétrolière en France. Selon lui, “il y aura une détente dès ce week-end” dans les stations-service, mais un retour à la normale “ne sera observé que si toutes les raffineries redémarrent”.

“Il y a déjà des livraisons. Dès qu’il va y avoir des redémarrages et des déblocages d’autres sites, soit par réquisition soit préférentiellement par levée de la grève, on aura tout de suite une espèce de bouffée d’air frais, qui va libérer des volumes dans la logistique”, a-t-il précisé. “Mais pour un retour à la normale à 100% il faudra attendre au minimum une semaine, voire plus”, si toutes les raffineries redémarrent.

Les camions-citernes à nouveau autorisés à circuler ce week-end 

Le gouvernement a décidé de prolonger l’autorisation des camions-citernes à circuler ce week-end, a indiqué Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports dans un communiqué jeudi. Il s’agit de permettre “au transport routier de faire face aux besoins d’assurer au mieux l’approvisionnement en carburant”. Les préfets sont appelés, par le gouvernement, “à prêter une attention particulière dans l’approvisionnement en carburants des professionnels du transport, qui sont stratégiques pour le fonctionnement de notre pays et de notre économie.”

Stations-service : les véhicules prioritaires. © Visactu

Les transports facilités en Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes

L’ensemble des billets de trains régionaux liO seront proposés au tarif d’un euro ce week-end
, les 15 et 16 octobre, a annoncé jeudi la présidente de la région Occitanie Carole Delga. Une “mesure exceptionnelle qui vise à permettre aux habitants d’Occitanie d’économiser du carburant durant le week-end afin d’assurer leurs déplacements domicile-travail la semaine prochaine”, a indiqué la Région.

En région Auvergne-Rhône-Alpes,
les TER et les cars interurbains régionaux seront gratuits ce week-end “à titre exceptionnel”. Cette mesure, applicable de samedi matin à dimanche soir, concerne 1.300 trains, 800 cars et quatre réseaux de transports interurbains dont la région “est l’autorité organisatrice”, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Quatre raffineries sur huit en grève en France 

Sur les huit raffineries et bioraffineries que compte la France métropolitaine, quatre sites sont totalement ou partiellement affectés par le mouvement de grève.

Les sites affectés par le mouvement de grève pour TotalEnergies (quatre sur les cinq de France ) : 

  • Donges, en Loire-Atlantique
  • Gonfreville-L’Orcher près du Havre, en Seine-Maritime 
  • Feyzin au sud de Lyon, dans le Rhône. Le site est à l’arrêt en raison d’un accident technique, insiste TotalEnergies, pas en raison de la grève, même si le service stratégique des expéditions est bien touché par la grève. 
  • La Mède, près de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône qui est une bioraffinerie, qui ne produit pas de carburant, mais qui est également affecté par le mouvement de grève.  

La France compte deux sites Esso-ExxonMobil , à Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône et à Port-Jérôme-sur-Seine en Seine-Maritime. La grève est levée à la
raffinerie de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône.
Elle est également levée à la raffinerie de Port-Jérôme-sur-Seine. 

La bioraffinerie de Grandpuits (groupe TotalEnergies), en Seine-et-Marne, et de Lavéra (groupe PetroIneos), près de Martigues, dans les Bouches-du-Rhône, ne participent pas au mouvement social. Il existe une 9e raffinerie française, la société anonyme de la raffinerie des Antilles, en Martinique.

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