Non-dénonciation d’agressions pédophiles: le cardinal Barbarin relaxé par la cour d’appel de Lyon – BFMTV.COM

La condamnation du cardinal Barbarin annulée. La cour d’appel a relaxé l’archevêque de Lyon pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels commis par le père Preynat et dont il avait eu connaissance. Le cardinal Barbarin était absent à la lecture de cet arrêt, ses avocats lui ayant déconseillé de venir à la fois pour des raisons d’intendance, notamment pour sa sécurité, mais aussi en raison de sa santé. En première instance le prélat des Gaules avait été condamné à six mois de prison avec sursis, une décision dont il avait interjeté appel.

Lors de l’audience qui s’est tenue pendant deux jours au mois de novembre, le cardinal Barbarin avait reconnu des “erreurs” dans la gestion du cas du père Preynat mais n’y voit pas une infraction pénale. “Je n’arrive pas à voir de quoi je suis coupable ou les faits que l’on me reproche”, avait assumé fermement l’archevêque de Lyon face au tribunal. Arrivé au diocèse de Lyon en 2002, il avait reçu en 2010 le père Preynat pour l’interroger sur des rumeurs le concernant. A cette époque, le prêtre lui avait assuré n’avoir plus fait de victimes depuis 1991.

“Pourquoi on me reproche de l’avoir cru? On ne le reproche pas à la police aujourd’hui alors qu’il est libre et qu’il peut aller à la sortie d’une école s’il le souhaite”, s’était défendu le cardinal.

Pas de condamnation requise

En 2014, le cardinal Barbarin reçoit cette fois-ci une victime du père Preynat, Alexandre Hezez. Il lui raconte les agissements qu’il a subi lors de son passage au camp scouts de Sainte-Foy-lès-Lyons. A ce moment-là, l’archevêque explique ne pas avoir alerté la justice car les faits étaient prescrits. Il assure toutefois en avoir parlé avec sa hiérarchie, le Vatican, et être allé plus loin dans les sanctions infligées à l’encontre du prêtre.

Pas d’infractions pénales mais une faute morale. C’est en tout cas l’interprétation que partage le parquet général qui n’a réclamé aucune condamnation à l’encontre du cardinal Barbarin. Un positionnement logique alors que l’enquête préliminaire, lancée il y a 4 ans après le dépôt de plainte de plusieurs victimes du père Preynat pour « non-dénonciation », avait été classée sans suite. Les plaignants avaient alors lancé une citation directe, procédure permettant de faire comparaître quelqu’un sans passer par la case enquête.

Départ de Lyon

Comme en première instance, le parquet n’a pas réclamé de condamnation car il estime que “la justice ne peut faire du symbolique, son principe d’action, ni son but ultime”. Pour le ministère public, il faut “distinguer le cas individuel”, le cardinal Barbarin, “des fautes commises par l’Eglise”, assurant toutefois que cette interprétation ne remet pas en cause “la légitimité de la démarche” des victimes du père Preynat, jugé au début du mois de janvier. “Pas moins de huit ans de prison” ont été requis contre lui.

Le cardinal Barbarin s’est mis en retrait du diocèse de Lyon. Le Vatican a refusé sa démission, mais la conduite du diocèse est assurée par Mgr Michel Dubost en tant qu’administrateur apostolique. Philippe Barbarin demeure, en titre, archevêque de Lyon et primat des Gaules. Ses avocats ont annoncé son intention de quitter Lyon.

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