Municipales à Paris : le sondage qui place Hidalgo en tête ravive les tensions entre Griveaux et Villani – Le Parisien

Anne Hidalgo creuse l’écart avec ses concurrents. Dans un sondage Ifop paru dans le JDD ce dimanche, la maire PS de Paris reste nettement en tête des intentions de vote aux élections municipales : si le premier tour avait lieu aujourd’hui, elle raflerait 25% des voix.

Rachida Dati, la candidate LR, arriverait en deuxième position avec 19%, devant le candidat LREM Benjamin Griveaux (15%), l’écologiste David Belliard (14%) et le dissident LREM Cédric Villani (13%).

« Cédric Villani ne peut plus prétendre l’emporter »

Une mauvaise nouvelle pour le camp macroniste dont le score apparaît en recul (-2 points pour Griveaux, -1 pour Villani) par rapport au précédent sondage effectué en décembre, et d’autant plus que pour la première fois, son prétendant officiel passe en troisième position derrière Rachida Dati.

Dans l’entourage de Benjamin Griveaux, on affirme prendre « avec beaucoup de distance » ce sondage « effectué juste après la semaine d’annonce de la candidature d’Anne Hidalgo à grand renfort de médias ». On veut aussi croire que « ceux qui veulent dépasser le clivage gauche -droite sont majoritaires », car si leurs scores sont additionnés, Benjamin Griveaux et Cédric Villani réunissent à eux deux 28% des voix.

Pour autant, l’heure de la réconciliation semble loin d’être venue pour les deux adversaires. Car du point de vue de Benjamin Griveaux, Cédric Villani reste le premier coupable de ces résultats décevants : son maintien dans la course à l’Hôtel de Ville « contribue à faire réélire Anne Hidalgo », réagit l’entourage du candidat. Qui appelle donc le dissident à rentrer dans le rang. « Cédric Villani n’est pas dans le carré de tête, et ne peut plus prétendre l’emporter. Benjamin va donc continuer de rassembler. C’est désormais au tour de Cédric Villani de prendre ses responsabilités ».

« Griveaux n’a jamais été la solution mais le problème dans cette élection »

Oui, mais… Autour de Cédric Villani, les équipes restent confiantes et soudées. « Sans machine ni parti, sans soutien public d’aucun ministre, sans financements, Cédric Villani se maintient à 13%, soit un niveau inédit pour un candidat indépendant à Paris », réagit son entourage. Fort de ce satisfecit, le candidat dissident n’a pas du tout l’intention de se retirer de la course. « Il peut être présent partout au second tour (seuil de 10%), contrairement à Benjamin Griveaux qui peut tomber sous les 10% dans des arrondissements de gauche », poursuit l’entourage de Cédric Villani. Qui retourne l’accusation formulée par son rival : « Il faut à un moment donné ouvrir les yeux : Griveaux n’a jamais été la solution mais le problème dans cette élection si nous voulons gagner Paris ».

« Malgré le soutien de ministres du gouvernement, de l’appareil d’Etat et du parti LREM, malgré des moyens financiers et humains considérables, Benjamin Griveaux continue de plonger irrémédiablement. Or si le film de cette élection est Hidalgo-Dati, nous en connaissons tous la fin : Anne Hidalgo sera réélue, avec la même gestion calamiteuse de la ville », enfonce un proche de Cédric Villani.

Bien qu’ils partagent le même constat, pas question donc pour les deux adversaires de lâcher du terrain. « Le seul qui soit aujourd’hui encore capable de faire le pont entre les écologistes et les progressistes pour gagner, c’est Cédric Villani », appuie l’entourage du candidat « libre » qui s’apprête à faire la promotion de son nouveau livre « Le Nouveau Paris : rallumons la ville Lumière », dès mercredi prochain.

Les autres réactions
Invitée du «Grand Jury» RTL-Le Figaro-LCI, ce dimanche, Rachida Dati estime que son arrivée en deuxième position est le résultat d’une « campagne de terrain ». « Cela démontre que les Parisiens attendent une solution au déclin de Paris et ils ont compris que le vote utile ça pouvait être moi », a commenté la maire du VIIe arrondissement.

Premier adjoint (PS) d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire accueille les résultats avec humilité et se garde bien de sortir tambours et trompettes : « C’est une incitation à continuer à travailler, à présenter notre projet. Et ce d’autant plus que nous sommes les rares à le faire dans la clarté stratégique car il n’y a pas de doute sur les alliés avec lesquels nous voulons avancer », titille-t-il, en réaction aux ralliements récents du centriste Pierre-Yves Bournazel à Benjamin Griveaux… ou des radicaux de gauche à Cédric Villani. « Je pressens que ce ralliement ne fera pas bouger une seule voix, si ce n’est au détriment de Villani », tacle au passage Emmanuel Grégoire.

De son côté, la présidente de la fédération LR de Paris, Agnès Evren, a salué sur Twitter le « retour de la bipolarisation gauche/droite à Paris ». Quand son collègue Philippe Goujon, maire (LR) du XVe, se garde bien d’évoquer la montée de Rachida Dati : « L’éparpillement des suffrages révélé par le sondage montre qu’aucun candidat n’est seul en mesure de permettre l’alternance afin qu’une autre politique soit appliquée à l’Hôtel de ville. (…) Il est plus que jamais nécessaire de réunir les conditions pour qu’à droite, au centre et au-delà, notamment tous ceux qui sont attentifs aux enjeux écologiques, se rassemblent », commente l’élu qui entend bien « maintenir (son) indépendance ».

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