Le puissant cyclone Batsirai a fait six morts à Madagascar – Le Monde

Un centre d’évacuation dans le quartier de West Ankorondrano, à Antananarivo, Madagascar, le 5 février 2022.

Au moins six personnes sont mortes à Madagascar, et près de 48 000 ont été déplacées, après le passage du cyclone Batsirai dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 février, a annoncé un responsable de la gestion des catastrophes, Paolo Emilio Raholinarivo.

Après avoir déversé des pluies torrentielles pendant deux jours sur l’île de La Réunion, Batsirai a touché terre samedi vers 20 heures (18 heures, heure de Paris) dans le district de Mananjary, plus de 530 kilomètres au sud-est de la capitale Antananarivo. Le cyclone tropical a perdu de sa puissance dans la nuit, mais des inondations restent à craindre en raison de fortes pluies, a fait savoir dimanche Météo-Madagascar.

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Le service météo avait prévenu que « des dégâts importants et généralisés » étaient à craindre. Les habitants se sont préparés avec les moyens dont ils disposent sur l’île, pays parmi les plus pauvres du monde déjà frappé par une tempête tropicale meurtrière en janvier, Ana, et balayé depuis vendredi par le vent et une pluie continue. Ana, qui a aussi touché le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe, a fait une centaine de morts – dont près d’une soixantaine à Madagascar – et des dizaines de milliers de sinistrés.

Manque d’eau potable

Dans la ville côtière de Vatomandry (Est), quelques heures avant l’arrivée de Batsirai, plus de 200 personnes s’étaient entassées dans une pièce d’un bâtiment de béton appartenant à des Chinois pour se protéger, des familles dormant sur des nattes ou des matelas.

Un responsable local, Thierry Louison Leaby, se plaignait du manque d’eau potable, l’approvisionnement ayant été coupé avant la tempête. « Les gens cuisinent avec de l’eau sale », s’est-il inquiété, craignant une épidémie de diarrhée. « Le gouvernement doit absolument nous aider. On ne nous a rien fourni. » Dehors, de la vaisselle et des gobelets en plastique recueillaient l’eau de pluie s’écoulant des toits en tôle ondulée, souvent renforcés par de lourds sacs de sable ou des jerricans.

Certains ont mis des provisions de côté. « On fait des réserves depuis une semaine, du riz mais aussi des céréales car, avec les coupures d’électricité, on ne peut plus garder de viande ni de poisson, expliquait Odette Nirina, 65 ans, hôtelière dans cette cité balnéaire. J’ai aussi fait des réserves de charbon. Ici, nous sommes habitués aux cyclones. »

L’impact du cyclone Batsirai à Madagascar devrait être « considérable », y compris dans les zones qui se remettent encore de la tempête Ana, avait mis en garde vendredi un porte-parole du bureau de coordinations des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU, Jens Laerke.

La directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) pour Madagascar, Pasqualina Di Sirio, a déclaré anticiper « une crise majeure » sur la Grande Ile, où le cyclone pourrait toucher plus de 600 000 personnes, dont 150 000 déplacées. « Nous sommes très inquiets », a-t-elle dit par visioconférence à la presse.

Equipes de sauvetage sur le qui-vive

Des équipes de recherche et sauvetage ont été placées sur le qui-vive, des stocks de fournitures ont été préparés et des avions se tiennent prêts à intervenir en soutien à la réponse humanitaire.

Environ 4,4 millions de personnes au total sont menacées d’une façon ou d’une autre, selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), dont « les équipes et les partenaires » sur place « sont en état d’alerte et déployées au sein des communautés ».

Chaque année durant la saison cyclonique (de novembre à avril), une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent le sud-ouest de l’océan Indien, d’est en ouest.

Le Monde avec AFP

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