Le plan de relance d’Ursula von der Leyen va-t-il diviser l’Europe? – BFMTV.COM

Mille milliards pour soutenir l’économie européenne mise à mal par le coronavirus: la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dévoile mercredi un plan de relance très attendu par les Etats éprouvés par la crise. Finalement, il ne sera que de 750 milliards d’euros.

Avant la pandémie, les 27 avaient échoué en février à se mettre d’accord sur ce budget de l’ordre de 1000 milliards d’euros pour la période 2021-2027. La tempête économique n’a pas resserré les rangs entre pays du Nord et pays du Sud, les plus éprouvés par la crise sanitaire.

Les différents camps se regroupent autour d’une nouvelle ligne de fracture: le soutien aux Etats membres doit-il se faire via des prêts, qui devront donc être remboursés à terme, ou des subventions?

Le projet d’Ursula von der Leyen sera un panachage entre les deux options, afin de mobiliser 750 milliards d’euros grâce au nouvel instrument de relance. Ce dernier sera alimenté par des émissions d’emprunts faites par la Commission au nom de l’UE, selon différentes sources.

Le plan franco-allemand

Le projet de la cheffe de l’exécutif “ne sera pas un copier-coller” de la proposition franco-allemande avancée la semaine passée par Angela Merkel et Emmanuel Macron, a assuré une source européenne.

Paris et Berlin ont proposé un plan de 500 milliards d’euros, via un mécanisme inédit de mutualisation de la dette européenne, un changement radical de doctrine de la part de l’Allemagne, jusque là hostile à cette idée.

L’argent serait ensuite reversé sous forme de dotations, et non de prêts, aux pays et aux secteurs et régions les plus touchés. Une perspective à laquelle s’opposent les pays dits “frugaux” (Pays-Bas, Autriche, Danemark et Suède). La somme allouée au fonds de relance ainsi que les conditions pour en bénéficier restent à définir et dépend de la capacité d’emprunt de Bruxelles.

Ursula von der Leyen veut l’accroitre en relevant les recettes théoriquement disponibles dans le budget – des sommes que l’UE peu légalement exiger des Etats membres – à 2% du Revenu National Brut (RNB) de l’UE, contre 1,2% actuellement, selon une source à la Commission.

Moins dépendre de la Chine

A la veille de la présentation, un des vice-présidents de la Commission Maros Sefcovic a appelé à un accord politique rapide, lors du prochain sommet européen prévu le 18 juin.

Mais convaincre tous les Etats membres – l’unanimité est nécessaire – sera très difficile, alors que les “frugaux” du Nord continuent à refuser une augmentation du budget pluriannuel au-delà de 1% du RNB.

En outre, le nouveau budget n’entrera en vigueur qu’en 2021, il faudra donc trouver une solution pour disposer de financements dès l’automne pour soutenir les économies menacées de récession.

Le prochain budget de relance devra aussi répondre aux engagements politiques de la Commission qui a placé le numérique et la transition énergétique au coeur de la croissance du Vieux Continent. Sans oublier de développer “l’autonomie stratégique” de l’UE, afin qu’elle soit plus résistante aux crises et moins dépendante de l’extérieur, notamment de la Chine.

L’instrument de relance de près de 750 milliards d’euros et un budget d’un volume équivalent viendraient s’ajouter aux 240 milliards d’euros de prêts du Mécanisme européen de stabilité (MES, fonds de secours de la zone euro), aux 200 milliards du fonds de garantie pour les entreprises et aux 100 milliards de l’instrument SURE créé pour soutenir le chômage partiel.

La Commission a par ailleurs validé 2130 milliards d’aides d’Etat depuis le début de la crise, dont près de la moitié débloquée par le gouvernement allemand pour soutenir ses entreprises.

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