La Commission européenne lance une enquête approfondie sur l’acquisition de Fitbit par Google

Après plusieurs semaines durant lesquelles la Commission européenne a exprimé des réserves sur l’acquisition de Fitbit par Google, Bruxelles lance une enquête approfondie sur cette opération. À l’issue de la première phase de son enquête, les services à la concurrence de Margrethe Vestager disent leur inquiétude sur la fourniture de services de publicité en ligne et celle de services de technologies de publicité (outils analytiques pour faciliter la vente et l’achat de pubs en ligne).

L’achat de Fitbit donne à Google la base de données santé des utilisateurs du fabricant de bracelets et de montres connectées, ainsi que la technologie qui permet de développer une base de données similaire à celle de Fitbit. Ces informations constituent un « avantage important » sur les marchés de la publicité en ligne, et elles accroissent les capacités de Google pour la personnalisation des réclames. « Il serait plus difficile, pour les concurrents, de rivaliser avec les services de publicité en ligne de Google », relève la Commission.

« L’opération dresserait des barrières à l’entrée et à l’expansion des concurrents de Google sur les marchés relatifs à ces services, au détriment final des annonceurs et des éditeurs, qui se trouveraient confrontés à une hausse des prix et à une diminution du choix », selon Bruxelles. Au travers de cette enquête, la Commission veut déterminer les conséquences de la combinaison des bases de données et des capacités de Fitbit et de Google dans le secteur des soins de santé numériques, ainsi que sur l’interopérabilité entre les appareils concurrents de Fitbit avec Android.

« Notre enquête vise à garantir qu’à l’issue de l’opération, la maîtrise de Google sur les données collectées au moyen de dispositifs portables ne faussera pas la concurrence », indique la vice-présidente en charge de la politique de concurrence. L’engagement de Google de ne pas exploiter les données santé de Fitbit pour son service de pub en ligne a été jugé insuffisant par l’exécutif européen pour « lever complètement les doutes sérieux recensés à ce stade en ce qui concerne les effets de l’opération ».

La Commission dispose désormais de 90 jours ouvrables, soit jusqu’au 9 décembre, pour prendre une décision. Une enquête approfondie ne préjuge pas de l’issue de la procédure. Néanmoins, il est possible que Google soit dans l’obligation de lâcher davantage de lest pour montrer patte blanche… à moins que l’opération ne capote tout simplement. C’est en novembre dernier que le moteur de recherche a annoncé son intention d’avaler Fitbit pour 2 milliards de dollars.

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