Incendie en Gironde : 3.200 hectares brûlés dans le Médoc, 920 pompiers mobilisés, de nouvelles évacuations – France Bleu

Le feu qui a éclaté ce lundi après-midi vers 15h30 à Saumos dans le Médoc n’était toujours pas maîtrisé ce mardi en fin de journée et il avait dévoré 3.200 hectares de végétation. Le feu, parti du lieu-dit Brieux à Saumos, est donc passé de 400 hectares brûlés lundi soir à 3.200 hectares selon la préfecture de Gironde en fin de journée. 

Au total, 920 pompiers étaient mobilisés pour lutter contre les flammes durant la nuit de mardi à mercredi. Les pompiers qui n’étaient pas optimistes pour les heures à venir. Le vent a tourné, le feu a progressé sur tout le front Nord ce mardi. Aucune précipitation n’était attendue, il faisait chaud et sec dans le Médoc et cela ne devait pas s’améliorer dans la nuit.  

Les autorités ont procédé ce mardi après-midi à l’évacuation d’une partie des habitants de Sainte-Hélène (environ 300 personnes étaient concernées). Dans la soirée de lundi, 540 habitants avaient déjà été évacués, principalement de Saumos et St-Hélène. Quatre habitations ont été détruites dans la nuit de lundi à mardi, trois à Saumos, une à Ste-Hélène. Des déviations étaient mises en place pour éviter la zone du sinistre.

L’essentiel 

  • 3.200 hectares de forêt ont brûlé à Saumos et Sainte-Hélène, quatre habitations ont été détruites
  • Une origine criminelle est évoquée par les gendarmes de la Gironde
  • On dénombrait mardi soir sept blessés légers parmi les pompiers
  • 920 pompiers, trois avions Canadair, deux avions Dash, trois hélicoptères bombardiers d’eau et un avion Beech de reconnaissance et de coordination étaient mobilisés 
  • 300 personnes étaient en cours d’évacuation à Ste-Hélène ce mardi, 540 personnes avaient déjà été évacuées dans le secteur de Saumos et de Sainte-Hélène lundi soir

3.200 hectares brûlés

Selon un bilan communiqué par la préfecture de Gironde en fin de journée ce mardi, 3.200 hectares avaient brûlé sur le secteur de Saumos, Ste-Hélène et du Temple depuis la veille, lundi soir. Le reporter de France Bleu Gironde, Jules Brelaz, en direct du PC des pompiers au Temple décrivait dans l’après-midi un “paysage lunaire” sur la route entre Le Temple et Sainte-Hélène. “La forêt calcinée, des colonnes de fumée blanche, le ballet des Canadair, des Dash et des hélicoptères qui larguent leur cargaison d’eau et, au sol, les pompiers qui s’attaquent aux reprises et défendent pied à pied les habitations.” 

Le combat contre les flammes continue à proximité des habitations.
Le combat contre les flammes continue à proximité des habitations. © Radio FranceJules Brelaz

Le maire de Saumos, Laurent Chautard confirmait dans la matinée sur France Bleu Gironde : le feu est arrivé “très proche des maisons, ce qui va être, je pense, un traumatisme pour les habitants.” À Ste-Hélène, une vingtaine de personnes ont été évacuées dans la nuit de lundi à mardi. Dans la nuit de lundi à mardi, 540 personnes avaient été évacuées à Saumos et Ste-Hélène (Les Tronquats, Bédillon, Le Beillon), quatre habitations, divers bâtiments (cabanes, hangars, grange) ainsi que quelques véhicules ont été détruits. À 17h, la préfecture a annoncé que les autorités procédaient à l’évacuation préventive d’environ 300 personnes de Sainte-Hélène, dans un secteur compris entre la D6, la piste 203, la piste 1 et la D5.

Des gendarmes et des agents forestiers ont formé des équipes pour mener les évacuations à Sainte-Hélène.
Des gendarmes et des agents forestiers ont formé des équipes pour mener les évacuations à Sainte-Hélène. © Radio FranceBastien Munch

Dans la commune de Lacanau, située à une dizaine de kilomètres des flammes, le maire, Laurent Peyrondet, se disait “très très inquiet” quant à l’évolution de cet incendie “gigantesque”. “Il prend des proportions que l’on ne croyait pas possible”. ce mardi après-midi sur franceinfo. 

920 pompiers au sol et des renforts aériens

Au total, 920 pompiers étaient mobilisés pour combattre les flammes dans la nuit de mardi à mercredi. Un chiffre qui n’a cessé d’augmenter depuis le début de l’incendie. Ils étaient 750 dans la journée de mardi. Dès la soirée de lundi, ils étaient 340 venus de Gironde, de Dordogne, de Charente et Charente-Maritime et du Lot-et-Garonne et de Haute-Vienne, mobilisés au sol. Deux colonnes supplémentaires sont arrivées d’Auvergne et Rhône-Alpes dans la journée. Au niveau des renforts aériens, trois Canadair, deux Dash, trois hélicoptères et un avion Beech devaient tourner dans la journée. On déplorait sept blessés légers chez les pompiers mardi soir, essentiellement des intoxications liées à la fumée et une brûlure à la main.

Des pompiers qui ont été en partie mobilisés dans l’après-midi de mardi pour lutter contre la reprise d’un autre feu, fixé depuis la semaine dernière mais toujours sous surveillance, à Vendays-Montalivet. Des Canadair ont dû être détournés pour larguer de l’eau sur ce secteur.  

Une origine “a priori” criminelle

Comment le feu a-t-il débuté ce lundi après-midi à Saumos, au lieu-dit Brieux ? Une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine du sinistre, mais elle serait “a priori criminelle” selon les gendarmes de la Gironde. Le maire de Saumos évoque trois départs de feu. Tout comme Jean-Luc Gleyze, le président du département qui évoque la possibilité d’un pyromane à l’origine de l’incendie : “Il y a eu trois départs de feu, c’est certain. Ensuite les trois incendies se sont rejoints pour déclencher un incendie plus important. Forcément, il peut y avoir des interrogations.” “Il y a aujourd’hui des patrouilles Vigiforêt qui sont censées intervenir en amont pour prévenir et interpeller les incendiaires. J’espère qu’il y aura une action rapide”, dit encore Jean-Luc Gleyze.

La scierie de Ste-Hélène sous protection

Le plus gros employeur de Ste-Hélène (60 employés), une scierie, restait menacée par les flammes et sous protection ce mardi après-midi.  

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Les fumées atteignent les départements limitrophes

Le vent porte les fumées de ce gigantesque incendie vers le nord. La gendarmerie des Deux-Sèvres signale que ces feux causent une forte odeur de brûlé, “proche de celle du barbecue ou d’un écobuage”. Pas besoin donc d’appeler les pompiers. Pas besoin non plus d’appeler les secours en Charente-Maritime. “Que si vous voyez un feu”, précisent les pompiers dans un tweet. L’odeur de brûlé a également été ressentie en Vendée ce mardi matin.

Des routes coupées

La circulation est perturbée aux abords de l’incendie ce mardi. La départementale 6 était fermée entre Sainte-Hélène et Lacanau ce mardi après-midi. La circulation était coupée également depuis le matin au niveau de la départementale D5E4, depuis Le Porge en direction de Saumos. C’est le cas également de la départementale 5 entre Le Temple et Ste-Hélène via Saumos et de la départementale D5E3 entre la D6 et Saumos.

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