Election présidentielle 2022 : à droite, les candidats s’opposent sur les suppressions de postes de fonctionnaires – Le Monde

Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et candidate à l’investure des Républicains devant la presse, le 19 octobre 2021, à Paris.

Le dossier des effectifs de la fonction publique est bel et bien de nouveau sur la table pour la campagne à l’élection présidentielle de 2022, du moins chez Les Républicains (LR). Valérie Pécresse, candidate à l’investiture de LR, qui a lancé les propositions lundi 18 octobre en annonçant vouloir supprimer 150 000 postes de fonctionnaires, a renchéri, mercredi 20 octobre, et affirmé souhaiter finalement la suppression de « près de 200 000 postes » dans la « gestion de l’administration » pour « recruter dans d’autres secteurs ».

Ses propositions font écho à celles d’Eric Ciotti, mais ont été accueillies avec mesure et scepticisme par Michel Barnier, tandis que Xavier Bertrand prône de son côté du « sur-mesure ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Election présidentielle 2022 : Xavier Bertrand, favori de la droite dans les sondages, challenger dans sa famille politique

Supprimer des postes administratifs pour en créer ailleurs

« En réalité, on sera plus près de 200 000 suppressions de postes dans un certain nombre de fonctions de gestion de l’administration et on aura des créations de postes dans les trois missions cruciales : éduquer, protéger, soigner », a fait savoir mercredi la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, au micro de Franceinfo. Deux jours plus tôt, la candidate avait proposé de supprimer « 150 000 postes » dans « l’administration administrante » si elle est élue à la présidence de la République, dans un entretien donné à L’Opinion.

« Nous aurons besoin de recruter un certain nombre de fonctionnaires dans les secteurs dans lesquels on en manque », par exemple « la justice, parent pauvre de toutes les politiques publiques », mais aussi dans l’éducation et « le soin », a-t-elle précisé mercredi matin. Pour permettre ces créations et suppressions de postes, il faudra, selon elle, « revoir complètement toutes les politiques publiques » et « arrêter les doublons », car « Etat, régions, départements, communes font tout en même temps avec des services qui se concurrencent ». Si elle propose « un acte III de la décentralisation », l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur prévient également : « Aucun ministère n’échappera à cette revue générale des politiques publiques. »

Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, également candidat à l’investiture de LR, a annoncé quant à lui, lors de la présentation de son programme économique le 19 octobre, qu’il ambitionne de réduire de 250 000 le nombre d’agents publics. « Plus on a de fonctionnaires, moins on a un service public qui répond aux attentes des Français », a-t-il fustigé au micro d’Europe 1. Le candidat a également précisé que ces « suppressions qui seraient d’ailleurs permises par le retour aux trente-neuf heures dans la fonction publique » ne concerneraient pas « tous les métiers qui participent à la sécurité de notre nation, police, justice, gendarmerie, défense nationale », ni « les soignants de la fonction publique hospitalière ». Seraient donc ciblés les agents publics « qui occupent des fonctions administratives ».

Xavier Bertrand plaide pour du « sur-mesure »

Interrogé sur ces suppressions de postes portées par Valérie Pécresse et Eric Ciotti, un autre candidat au congrès de LR, Michel Barnier, a assuré sur RTL mercredi que, s’il est élu, il « ne fera pas ça », car « on ne peut pas rendre les fonctionnaires responsables quand l’Etat ne fonctionne pas ». Donnant en exemple la politique menée par Laurent Wauquiez à la présidence de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il a estimé qu’« on peut diminuer les frais de fonctionnement sans baisser le niveau de la qualité du service public ». L’ex-« Monsieur Brexit » de l’Union européenne a ainsi évoqué la possibilité de redéployer des fonctionnaires, sans plus de précisions.

Lire aussi Election présidentielle 2022 : Xavier Bertrand annonce à son tour qu’il va réadhérer au parti Les Républicains

De son côté, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a au même moment plaidé, sur Sud Radio, pour « le sur-mesure ». « Je pense que l’on doit réduire le nombre de fonctionnaires à l’occasion des départs en retraite et des fins de contrat, mais moi je veux être capable de faire du sur-mesure », a expliqué le candidat à l’investiture du parti. Pas question pour lui de toucher aux effectifs des soignants : « Je ne toucherai pas au cheveu d’un seul soignant. » En revanche, il veut agir et réduire le nombre d’agents « sur toute la partie administrative à l’hôpital, où les effectifs administratifs ont augmenté de façon importante ».

Le Monde avec AFP

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading