Donald Trump multiplie les menaces et les provocations – Le Monde

Donald Trump, le 3 janvier lors d’un discours à destination des évangéliques, à Miami (Floride).

Donald Trump, le 3 janvier lors d’un discours à destination des évangéliques, à Miami (Floride). JIM WATSON / AFP

Un Donald Trump particulièrement vindicatif est revenu à la Maison Blanche, dimanche 5 janvier, après deux semaines de vacances en Floride marquées par l’une des décisions sans doute les plus significatives de son mandat : l’assassinat à Bagdad du général iranien Ghassem Soleimani. Trois jours après la frappe d’un drone qui avait pour objectif de restaurer la capacité de dissuasion américaine, le président des Etats-Unis a multiplié les menaces.

Quelques heures plus tôt, son secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, s’était efforcé de dissiper les craintes soulevées par un message publié la veille par Donald Trump sur son compte Twitter dans lequel il évoquait la possibilité de bombarder des sites emblématiques de la civilisation iranienne en cas de représailles contre des ressortissants ou soldats américains. Le secrétaire d’Etat avait semblé écarter une telle riposte, considérée par les juristes comme un crime de guerre. « Nous ferons ce qui est juste », « légalement », avait-il dit au cours d’un marathon qui l’avait vu s’exprimer dans toutes les émissions politiques dominicales du pays.

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A bord de l’Air Force One qui le conduisait de Miami à la base militaire d’Andrew, près de Washington, le président des Etats-Unis a campé sur ses positions. « On leur permet de tuer les nôtres. On leur permet de torturer et de mutiler les nôtres. On leur permet d’utiliser des bombes pour faire exploser les nôtres. Et on n’a pas le droit de toucher leurs sites culturels ? Ce n’est pas comme ça que ça marche », a assuré Donald Trump au cours d’un entretien avec la presse.

Entorses

Dans l’après-midi, le président avait déjà provoqué la stupeur en publiant un message surprenant sur son compte Twitter, dirigé cette fois-ci contre les démocrates qui avaient protesté contre le fait d’avoir été tenus à l’écart d’une inflexion aussi significative que celle qu’a constituée l’assassinat de Ghassem Soleimani.

« Ces messages en ligne serviront de notification au Congrès américain pour établir que si l’Iran frappe toute personne ou cible américaine, les Etats-Unis frapperont rapidement et totalement en retour », avait écrit Donald Trump, aussitôt critiqué pour sa désinvolture vis-à-vis du War Powers Act. Cette loi oblige le président à informer le Congrès dans les quarante-huit heures lorsqu’il engage les forces américaines dans un conflit armé.

Démentant déjà son secrétaire d’Etat, qui avait assuré dans la matinée que les ripostes de Washington seraient « appropriées et proportionnées aux actions qui menacent la vie des Américains », le président avait ajouté que Washington opérerait « peut-être de manière disproportionnée ». De telles représailles constitueraient pourtant d’autres entorses aux lois de la guerre.

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