Des primes, une rallonge budgétaire et une reprise de la dette : les mesures du plan pour l’hôpital public – Le Monde

Le gouvernement a présenté son plan d’urgence pour aider un milieu exsangue après des années de restrictions budgétaires.

Par Publié aujourd’hui à 10h47, mis à jour à 11h27

Temps de Lecture 4 min.

Le premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre de la santé, Agnès Buzyn, mercredi 20 novembre.

Une rallonge de 300 millions d’euros en plus dès 2020, soit 1,5 milliard supplémentaire sur les trois prochaines années, une reprise partielle mais conséquente de la dette des hôpitaux (10 milliards sur 30 milliards, soit un tiers), des primes à foison pour les personnels paramédicaux, une remise à plat du statut de médecin hospitalier…

Le premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre de la santé, Agnès Buzyn, ont présenté, mercredi 20 novembre, un plan d’urgence d’ampleur pour l’hôpital public, exsangue après des années de restrictions budgétaires.

Selon les calculs de la Fédération hospitalière de France, la structure qui représente les hôpitaux publics, l’annonce faite mercredi correspondrait à une hausse de l’objectif national de dépenses d’Assurance-maladie (Ondam), l’enveloppe budgétaire consacrée à la santé, à 2,45 % contre 2,3 % aujourd’hui et à un passage de l’Ondam hospitalier de 2,1 % à probablement 2,5 %.

Lire aussi : Toutes les mesures du plan hôpital

Pour le gouvernement, il devenait urgent de répondre à un malaise grandissant depuis plusieurs années et devenu crise ouverte depuis quelques mois. Des milliers de soignants ont ainsi défilé jeudi 14 novembre dans les rues de la capitale pour alerter sur cette dégradation rapide de la situation à l’hôpital public. « La situation est encore plus grave que celle que nous avions analysée », a reconnu, le même jour, Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Epernay (Marne). Evoquant des conditions de travail « qui sont parfois devenues impossibles », le chef de l’Etat a livré un constat lucide – et assez terrible – de la situation dans les établissements de soins. Il s’agissait dès lors d’être à la hauteur de ce diagnostic, pour sauver ce « trésor national » qu’est l’hôpital public, selon l’expression de Mme Buzyn et pour tenter d’éteindre l’incendie avant la journée de mobilisation en faveur des retraites du 5 décembre. Les deux premiers plans en faveur des urgences, présentés en juin et en septembre, n’ont pas permis de mettre fin au mouvement de grève commencé en mars et qui touche désormais plus de 260 services.

Trois primes

Pour renforcer l’attractivité des hôpitaux, qui peinent aujourd’hui à recruter, le gouvernement fait le choix de ne pas revaloriser le point d’indice de la fonction hospitalière mais multiplie les primes de toutes sortes. Sur le modèle de ce qui a déjà été accordé en juin aux paramédicaux travaillant dans les services d’urgences, une prime de cent euros net par mois sera versée dès 2020 aux aides-soignants qui exercent auprès des personnes âgées et qui ont acquis une compétence spécifique en gériatrie. Les 40 000 infirmiers et aides-soignants travaillant à Paris et en petite couronne et qui gagnent moins de 1 900 euros mensuels toucheront une prime annuelle de 800 euros par an, soit 66 euros par mois. Cela correspond à un quasi-doublement de l’indemnité de résidence en Ile-de-France. Aujourd’hui d’un montant moyen de 55 euros par mois, elle est insuffisante pour attirer les jeunes diplômés, au vu du coût du logement dans la capitale. Dans les hôpitaux parisiens de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, 900 lits sont actuellement fermés par manque de personnel soignant, plus de 500 postes d’infirmiers étant vacants faute de candidats.

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