Cyberharcèlement de Mila: 4 à 6 mois de prison avec sursis pour 11 prévenus, une relaxe – BFMTV

L’adolescente avait reçu des milliers de messages de haine après une vidéo polémique sur l’islam. Le tribunal de Paris a reconnu coupables de cyberharcèlement onze jeunes, un autre a été relaxé.

Ils écopent de peines allant de 4 à 6 mois de prison avec sursis pour un “lynchage 2.0”. Ce mercredi, le tribunal judiciaire de Paris a reconnu coupables de cyberharcèlement onze jeunes qui avaient envoyé des menaces et des messages de haine à Mila à la suite d’une vidéo polémique dans laquelle elle critiquait vigoureusement l’islam, en novembre 2020. Un autre prévenu a été relaxé, suivant ainsi les réquisitions du procureur de la République, et un autre a bénéficié d’une nullité de la procédure.

Les condamnés devront également verser 1500 euros chacun à Mila, pour les dommages et intérêts, ainsi que 1000 euros pour ses frais d’avocats. 

“Le tribunal considère que le fait de poster un message malveillant sur un réseau social consiste à l’imposer à la victime”, a énoncé le président de la chambre pour justifier son jugement, estimant que ces tweets s’apparentent à “une entreprise de harcèlement qui a eu un impact psychique et physique” sur Mila.

“Un avant et un après ce procès”

Le tribunal a par ailleurs rejeté la demande de non inscription au casier judiciaire. “Les utilisateurs des réseaux sociaux doivent comprendre que s’ils ne veulent pas que quelque chose se sache, le pseudonyme ne suffit pas, il ne faut pas le poster. Dans la rue, on s’interdirait d’insulter ou de menacer quelqu’un dont l’attitude et les propos nous déplaît. Il en va de même pour les réseaux sociaux.” 

Durant l’audience, très médiatisée, le tribunal a tenté de définir les contours de la liberté d’expression et du droit au blasphème, et mis en lumière la banalité du harcèlement en meute sur internet.

“Il y aura un avant et un après ce procès. Nous sommes en train de poser les règles de l’acceptable et de l’inacceptable”, avait prévenu le président de la 10e chambre correctionnelle, Michaël Humbert.

“Raz-de-marée de haine”

Les prévenus, des hommes et des femmes âgés de 18 à 29 ans et originaires de toute la France, ont été renvoyés devant le tribunal par le parquet, dans le cadre d’une enquête du nouveau pôle national de lutte contre la haine en ligne. Ils ont été identifiés parmi les milliers d’auteurs qui ont adressé des messages de haine à Mila.

À la barre, ils ont en majorité reconnu être à l’origine des messages. “Qu’elle crève”, “tu mérites de te faire égorger sale pute”, “que quelqu’un lui broie le crâne par pitié”, ont-ils notamment écrit en novembre 2020, en réponse à une nouvelle vidéo de Mila critiquant l’islam.

Mais ils ont en grande partie contesté avoir su que l’adolescente était la victime d’un harcèlement en ligne, et ainsi leur participation à un “raid” numérique. Pour le représentant du ministère public, les prévenus ne pouvaient l’ignorer, dix mois après une première vidéo de Mila devenue virale et le déferlement de haine qui s’en était suivi.

L’adolescente, alors âgée de 16 ans et demi, avait en janvier 2020 répondu à des injures sur les réseaux sociaux sur son orientation sexuelle par le biais d’une vidéo véhémente sur l’islam mais “dans les strictes limites” de la liberté d’expression, avait rappelé le procureur. Cible d’un “raz-de-marée de haine”, Mila a reçu selon son avocat Richard Malka “100.000 messages” haineux.

Alexandra Gonzalez avec Ambre Lepoivre avec AFP

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