Covid-19 : le conseil scientifique juge la situation «inquiétante» – Le Parisien

La phrase a retenu l’attention de tout l’auditoire. Ce mercredi, alors que le président du conseil scientifique, chargé d’éclairer le gouvernement durant la crise du Covid, présentait son nouvel avis – préconisant de réduire de quatorze à sept jours la durée d’isolement des personnes positives –, Jean-François Delfraissy a estimé que le gouvernement allait « être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles », « dans les huit à dix jours maximum » lors d’une conférence de presse en ligne.

Qu’entend-il par-là ? Le président du conseil scientifique l’a dit lui-même : « La France se situe à un niveau maintenant inquiétant, qui n’est pas celui de l’Espagne mais qui n’est pas loin, avec un décalage peut-être d’une quinzaine de jours et qui est beaucoup plus sévère que celui de l’Italie. »

Si l’Hexagone, en pleine reprise épidémique, fait partie des mauvais élèves de l’Europe, d’autres villes, sur le modèle marseillais, vont-elles devoir fermer plus tôt leurs bars et restaurants? Ou va-t-on vers une limitation des rassemblements comme au Royaume-Uni, plafonnés à 6 personnes dès lundi?

Joint après la conférence, Jean-François Delfraissy n’explicite pas le terme de « décisions difficiles à prendre », « je n’ai pas vraiment dit ça », dit-il, « on est dans une situation très contrastée, avec un virus qui repart sans qu’il y ait de retentissement sur le système hospitalier. Mais si on continue comme ça, on va avoir des phénomènes de saturations en réanimation dans certaines zones de Paca fin octobre ».

Pour «tracer», «on n’est pas bon !»

Contacté, le virologue Bruno Lina, membre du conseil scientifique et également présent à la conférence, affirme qu’on « a besoin de changer un peu les lignes par rapport à la situation actuelle ». « Tester », on a ce qu’il faut, dit-il. « Isoler », un avis du conseil scientifique, qui sera discuté vendredi en conseil de défense et de sécurité, vient d’être rendu à ce sujet. Mais pour « tracer », « on n’est pas bon! » s’exclame-t-il.

« On se rend compte que la méthode repose sur du déclaratif », reprend le virologue, autrement dit un cas suspect n’est pas obligé de se signaler à l’Assurance maladie et certains malades ne sont donc pas repérés. « Il faut être plus didactique, faire la promotion du système de tracing comme l’application Stop Covid et garder en tête que si l’explication n’est pas suffisante, peut-être qu’il faudra prendre des mesures plus difficiles sans être coercitif et mettre un policier derrière chaque personne ». On n’en saura pas plus. Mais, on doit, selon l’expert, trouver un moyen « qu’il y ait un isolement et qu’il soit respecté » pour contrôler la diffusion du virus.

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