Covid-19 en France : le variant Delta est toujours « minoritaire », mais en progression – Le Monde

Sur l’avenue des Champs-Elysées, à Paris, jeudi 17 juin 2021.

Le variant Delta du coronavirus, initialement détecté en Inde et responsable notamment d’un rebond des contaminations au Royaume-Uni, reste très « minoritaire » en France, mais est en « augmentation » dans les données de surveillance, a communiqué, vendredi 18 juin, Santé publique France lors de son point hebdomadaire. Ce variant a été retrouvé dans 1 % des prélèvements lors d’une « enquête flash » de séquençage réalisée le 25 mai, contre 0,2 % lors de la précédente enquête, le 11 mai.

L’agence sanitaire dit suivre cette « diffusion croissante » du variant Delta avec « la plus grande attention, compte tenu de sa transmissibilité accrue (…), d’une possible augmentation de la sévérité de l’infection et de données préliminaires en faveur d’une efficacité vaccinale légèrement diminuée, surtout lors d’un schéma vaccinal incomplet ».

« Sur le territoire national, l’épidémie est en déclin, elle est en cours de maîtrise », s’est félicité le ministre de la santé, Olivier Véran, jeudi, jour de la fin de l’obligation du port du masque en extérieur. Les contaminations sont en net recul : 2 439 nouveaux cas entre jeudi et vendredi, contre plus de 15 000 cas quotidiens il y a un mois. Du côté des hôpitaux, la pression de l’épidémie continue de diminuer : 10 700 patients atteints du Covid-19 étaient hospitalisés vendredi 18 juin, parmi lesquels 1 740 se trouvent dans un service de soins critiques.

  • Le variant Alpha reste prédominant

Selon Santé publique France (SPF), le variant Alpha (dit britannique) confirme, pour le moment, sa « prédominance », avec 86,3 % des 1 723 prélèvements séquencés lors de l’« enquête flash », contre 5,6 % pour le variant Beta (dit sud-africain), 1,1 % pour le variant Gamma (dit brésilien) et 1 % pour le variant Delta. Des résultats préliminaires de l’enquête flash, publiés vendredi dernier, indiquaient 88 % de variant Alpha et 0,5 % de variant Delta.

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Autre moyen de surveillance des variants, les données de criblage des tests PCR positifs ne répertorient plus les variants en tant que tels depuis quelques jours, mais trois « mutations d’intérêt ». Ces données montrent que la mutation L452R, qui figure dans le variant Delta, est retrouvée dans 4,6 % des résultats. D’autres variants sont également porteurs de cette mutation, mais « une grosse majorité, probablement au moins les deux tiers, sont du variant Delta », a souligné Sibylle Bernard-Stoecklin, de la direction maladies infectieuses de SPF.

C’est sur cette estimation que s’est basé le ministre de la santé, Olivier Véran, pour déclarer mardi qu’« actuellement, en France, 2 % à 4 % des tests positifs que nous criblons correspondent à du variant indien ». Ces données « sont à interpréter avec précaution en raison de la montée en charge progressive de la nouvelle stratégie de criblage mise en place depuis le 31 mai », précise SPF. La semaine dernière, seuls 37,5 % des tests positifs avaient fait l’objet d’un criblage, tous les laboratoires n’étant pas encore équipés des nouveaux kits nécessaires.

Au Royaume-Uni, le variant Delta s’est diffusé rapidement, remplaçant en quelques semaines le variant Alpha, apparu à la fin de 2020 dans le sud-est de l’Angleterre. Compte tenu des éléments montrant qu’il a « une compétitivité plus importante » que le variant Alpha, « on peut s’attendre à ce que sa prévalence augmente dans les semaines et les mois qui viennent » en France, a jugé Sibylle Bernard-Stoecklin. Mais « la temporalité et l’impact sur la dynamique épidémique ne sont pas encore prévisibles ».

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  • Le nombre de décès à la baisse depuis le début de mai

Le nombre moyen de décès constatés chaque jour en France, toutes causes confondues, s’inscrit à la baisse depuis le début de mai, après un pic en janvier, puis une stagnation depuis la mi-mars, selon le bilan hebdomadaire des décès pendant l’épidémie de Covid de l’Institut national de la statistique et des études économiques, publié vendredi. Alors que 2 150 morts étaient enregistrés chaque jour en moyenne en janvier, puis 2 040 en février et un peu moins de 1 900 en mars et en avril, ce nombre est tombé à 1 740 morts par jour pendant la première quinzaine de mai, puis à un peu plus de 1 600 au cours de la période allant du 16 mai au 7 juin.

Du 1er janvier au 7 juin, 301 263 décès ont été enregistrés en France, soit 8 % de plus que pour la même période de 2019, année sans Covid mais avec une grippe saisonnière virulente. Le chiffre est quasi stable (+ 1 %) par rapport à 2020, année de l’irruption de la pandémie. L’excédent de décès par rapport à 2019 est plus important en Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 15 %), dans les Hauts-de-France (+ 13 %), et en Ile-de-France (+ 11 %).

Si on compare les décès de 2021 à ceux d’il y a deux ans, on constate que leur nombre n’augmente que pour les tranches d’âge de 65 ans et plus : + 13 % pour les 65-74 ans, comme pour les 75-84 ans. Pour les plus de 85 ans, l’excédent de décès par rapport à 2019 n’atteint que 7 % du 1er janvier au 7 juin. Cela peut s’expliquer par l’effet de la vaccination contre le Covid – dont les plus âgés ont été les premiers bénéficiaires.

Les données : la France a connu en en 2020 la plus importante mortalité de son histoire récente

Le Monde avec AFP

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