Coronavirus : premières esquisses attendues pour un plan de déconfinement en France – Le Monde

La France est entrée dans sa sixième semaine de confinement et le dernier bilan de l’épidémie, diffusé mardi soir, demeure élevé avec 20 796 morts, dont 531 enregistrés en vingt-quatre heures. Même si le nombre de personnes hospitalisées, et en particulier en réanimation, est en baisse, « la circulation du virus demeure à un niveau élevé », a prévenu le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, qui a invité la population à persévérer dans le respect du confinement

Le président Emmanuel Macron effectue, mercredi 22 avril, un déplacement Bretagne pour afficher son soutien à la filière agricole et alimentaire frappée par l’épidémie. Depuis le début de la crise, l’exécutif insiste sur le fait que la France est préservée de la pénurie grâce à la richesse de sa production agricole et agroalimentaire, en « deuxième ligne » dans la « guerre » contre le coronavirus.

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  • Premières esquisses pour un plan de déconfinement

Emmanuel Macron prendra la route de la Bretagne après un conseil des ministres, occasion d’un premier tour de table sur les mesures à prendre en vue du déconfinement annoncé pour le 11 mai.

Les différents ministres concernés doivent remettre à Matignon une première mouture de leurs plans sectoriels, qui seront intégrés d’ici à la fin du mois dans un projet global aux allures de casse-tête pour l’éducation, les transports ou les entreprises.

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Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a détaillé ses pistes pour une reprise progressive de l’école à partir du 11 mai, sans lever les inquiétudes des syndicats enseignants. Ce retour à l’école, attendu avec impatience par nombre de parents depuis le début du confinement le 16 mars, sera étalé sur trois semaines par niveaux de classe, avec des groupes de quinze élèves au maximum.

Les enseignants restent toutefois inquiets. « On n’a pas encore compris si on aurait des masques, si les enfants en auraient, comment on mettra en place la distanciation, quinze dans une classe, ça peut être beaucoup », a ainsi souligné Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Il y a un territoire en France où une partie des élèves a déjà repris le chemin de l’école: la Nouvelle-Calédonie, avec des effectifs réduits de moitié, des règles d’hygiène et des consignes de distanciation. Seuls les scolaires de la province sud (47 000 environ), où se situe la capitale Nouméa et 75 % de la population, sont concernés par cette rentrée, suite au déconfinement progressif en vigueur depuis lundi dans l’archipel français du Pacifique sud.

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  • Plus de chômage partiel, moins d’embauches : les conséquences sociales du confinement en France

A Paris, le 15 avril.

A Paris, le 15 avril. JOEL SAGET / AFP

10,2 millions de salariés, soit plus d’un salarié du secteur privé sur deux, sont concernés par le chômage partiel, un chiffre « considérable », a annoncé mercredi la ministre du travail, Muriel Pénicaud, sur BFM Business. Ce dispositif concerne désormais 820 000 entreprises, soit plus de 6 sur 10. La crise a mis un coup d’arrêt à de nombreux secteurs, notamment l’hôtellerie-restauration, où 9 salariés sur 10 sont au chômage partiel, et le BTP, où 93 % des salariés sont également au chômage partiel, a-t-elle détaillé.

L’épidémie due au coronavirus a justifié environ 3,2 millions d’arrêts de travail, pour les personnes malades ou « vulnérables », mais surtout pour celles et ceux devant garder leurs enfants durant le confinement, selon des chiffres de l’Assurance-maladie. Ces parents d’élèves, ainsi que les « personnes vulnérables » vont toutefois basculer sous le régime du chômage partiel au 1er mai.

Les embauches dans le secteur privé ont connu une baisse mensuelle historique au mois de mars, selon les données de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) : le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois dans le secteur privé, hors intérim, a plongé de 22,6 % le mois dernier.

Le secteur de la presse, comme beaucoup d’autres, est frappé de plein fouet par la crise : le quotidien régional Paris-Normandie a été placé mardi en liquidation judiciaire avec prolongation d’activité et le principal distributeur, le groupe Presstalis, a déposé le bilan, sans conséquence immédiate, toutefois, sur son activité.

Le constructeur automobile Renault a commencé à relancer sa production en France, interrompue le 16 mars. « La reprise va se faire de manière extrêmement progressive, avec des effectifs limités, qui vont augmenter progressivement » afin de pouvoir vérifier la bonne application du protocole sanitaire, a expliqué mercredi le directeur des ressources humaines, Tristan Lormeau, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.

Le gouvernement a prévu un plan d’aide de 110 milliards d’euros pour aider les différents secteurs économiques, dans le cadre du deuxième projet de loi de finances rectificative examiné depuis mardi par le Sénat.

  • Des tensions dans certaines villes entre jeunes manifestants et policiers

A Villeneuve-la-Garenne, le 21 avril, des forces de l’ordre sont visées par des explosifs de pyrotechnie lancés depuis les toits.

A Villeneuve-la-Garenne, le 21 avril, des forces de l’ordre sont visées par des explosifs de pyrotechnie lancés depuis les toits. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

Depuis quelques nuits, des échauffourées ont éclaté dans plusieurs communes des Hauts-de-Seine, mais aussi en Seine-Saint-Denis, dans les Yvelines ou encore à Toulouse, Strasbourg et en banlieue lyonnaise. Jets de projectiles sur les forces de l’ordre, tirs de mortier d’artifice, incendies de véhicules et de poubelles… A l’origine, un accident de moto impliquant un véhicule de police, pour lequel plusieurs enquêtes ont été ouvertes.

Dans la nuit de mardi à mercredi, quelques incidents sporadiques ont éclaté ça et là. Excepté à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) où un commencement d’incendie vite maîtrisé a endommagé une école – en dehors du lieu où se sont déroulées les violences a précisé la préfecture –, la situation a été plutôt calme. Faut-il y voir des signes avant-coureurs d’une conflagration généralisée ou une simple flambée de violences sans lendemain ?

Lire notre reportage : De Clichy à Gennevilliers, des jeunes habités par un « sentiment d’injustice », des policiers dénoncent l’« impunité généralisée »
  • Pas de réouverture des lieux de culte avant le 11 mai

Les lieux de culte ne rouvriront pas le 11 mai, a fait savoir, mardi, Emmanuel Macron aux responsables des cultes, en prévoyant une évaluation vers début juin ou mi-juin pour étudier la possibilité de réouverture. Le chef de l’Etat a également fait savoir, au cours d’une audioconférence avec les responsables des grandes religions, qu’il n’y aurait « pas de grand rassemblement jusqu’à la fin de l’été », toujours en raison de la pandémie.

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Le Monde avec AFP

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