Coronavirus : 20 nouveaux cas de contamination détectés en France – Le Monde

A Marseille, le 27 février.

A Marseille, le 27 février. Daniel Cole / AP

Le coronavirus poursuit sa progression et la France n’échappe plus aux décomptes à la hausse. Le nombre de personnes infectées dans l’Hexagone est passé à 38 cas confirmés, contre 18 la veille, a annoncé jeudi 27 février dans la soirée le ministre de la santé, Olivier Véran.

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  • 20 cas supplémentaires en France

Plusieurs investigations sont « toujours en cours » auprès des cas contacts de ces nouvelles infections et sont « susceptibles de faire évoluer ce bilan », a ajouté le ministre de la santé au cours d’un point presse jeudi.

Un enseignant du département de l’Oise infecté par le coronavirus (SARS-CoV-2) est mort mercredi ; il s’agissait du premier Français à succomber à la maladie (Covid-19). Un autre habitant du même département est hospitalisé « dans un état grave », selon les autorités, qui ignorent pour l’heure la source de leur contamination. Les deux patients vivaient et travaillaient dans un triangle de 40 km.

Parmi les vingt nouveaux cas détectés figure « un regroupement de douze cas » lié à ces deux malades, dont trois « sur une base militaire » à Creil (Oise), a précisé Olivier Véran. Un malade supplémentaire se trouve dans un état « grave », a précisé le directeur général de la santé, Jérôme Salomon.

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Un autre cluster (regroupement de cas) est par ailleurs signalé en Haute-Savoie : la fille et l’ami du couple détecté mardi (un homme de 64 ans de retour de Lombardie) et mercredi (son épouse). Deux personnes âgées avaient participé à un voyage organisé en Egypte et deux cas isolés revenaient d’Italie. « Très peu de cas restent sans explication », a souligné Jérôme Salomon. La France compte désormais douze patients guéris, vingt-quatre hospitalisés et deux décès, depuis l’identification du virus sur son territoire le 24 janvier.

  • Le collège de l’enseignant mort rouvrira jeudi

Les cours au sein du collège Jean-de-La-Fontaine de Crépy-en-Valois (Oise), où enseignait le professeur mort mercredi, reprendront jeudi et non lundi, au retour des vacances, a annoncé le rectorat.

Lundi et mardi, « par précaution, une consultation médicale sera proposée aux élèves et aux personnels qui ont été en contact avec cet enseignant alors qu’il pouvait être contagieux », selon un communiqué du rectorat et de l’Agence régionale de santé (ARS), qui précise qu’un « dispositif d’enseignement à distance sera proposé aux élèves ».

  • Environ 200 agents hospitaliers de Creil et Compiègne confinés chez eux

Environ 200 agents hospitaliers travaillant dans les hôpitaux de Creil et Compiègne sont confinés chez eux par mesure de précaution, selon la Confédération générale du travail (CGT) et le maire de Compiègne. A l’hôpital de Creil — qui avait pris en charge pendant six jours l’enseignant de 60 ans —, une trentaine d’infirmiers, 24 aides-soignants, 15 médecins, des agents d’entretien, deux équipes du service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) qui ont géré le patient au service de réanimation et quatre agents des urgences qui seraient passés d’un service à l’autre doivent rester chez eux pendant quatorze jours, a fait savoir Corinne Delys, secrétaire générale de la CGT de l’établissement.

L’ARS des Hauts-de-France a fermé mercredi le service de réanimation adultes et l’unité de soins continus jusqu’au 10 mars inclus. « Face à la mise en confinement pour quatorze jours d’une grande partie des professionnels qui ont été en contact direct avec le patient, il n’est pas possible d’assurer cette mission du service public dans des conditions normales », a expliqué dans un communiqué jeudi le groupe hospitalier public du sud de l’Oise (GHPSO), qui comprend l’établissement de Creil, refusant toutefois de confirmer le nombre d’agents confinés.

A l’hôpital de Compiègne, où a séjourné un autre patient aujourd’hui hospitalisé au CHU d’Amiens, « 117 agents ayant eu des contacts avec le malade font l’objet de contrôles et sont soumis à des mesures d’isolement à domicile », selon le maire de Compiègne, Philippe Marini. Un plan blanc — dispositif de mobilisation maximale prévu pour faire face aux situations sanitaires exceptionnelles — a été déclenché dans les deux hôpitaux.

  • Numéro vert 24 heures sur 24

Le gouvernement mettra en œuvre « tous les moyens nécessaires pour que l’hôpital soit en mesure de faire face » à un éventuel surcroît d’activité, a affirmé Olivier Véran.

Jérôme Salomon a également précisé que le numéro vert (0800 130 000) mis en place pour répondre aux questions serait désormais ouvert 24 heures sur 24 et que le numéro d’urgence (le 15) ne devait être utilisé qu’en cas de « suspicion médicale » liée au coronavirus. Il a aussi rappelé que l’Iran avait été ajouté aux zones considérées « à risque » (avec la Chine, Singapour, la Corée du Sud et les régions italiennes de Lombardie et de Vénétie).

Une personne avec des signes de détresse respiratoire aiguë non expliquée doit être considérée comme un « cas possible de coronavirus », même sans notion de voyage dans une zone à risque ou de contact étroit avec un cas confirmé, a-t-il également insisté.

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  • Les hôpitaux ont reçu des consignes

Les hôpitaux français ont été informés en détail des procédures à appliquer, mais certains soignants redoutent que le manque de lits et d’effectifs dénoncé depuis de longs mois rende la tâche impossible. Accueil des patients, repérage et isolement des « cas possibles », mesures d’hygiène « renforcées » pour les soignants… Depuis une semaine, hôpitaux et cliniques connaissent la marche à suivre. Un « guide méthodologique » de 42 pages a en effet été édité le 20 février par le ministère de la santé, à destination des établissements de santé mais aussi des médecins libéraux et du secteur médico-social.

En dehors des CHU, placés en « première ligne », et des 70 autres hôpitaux « activés » en renfort dimanche, les autres établissements « doivent se préparer » à « recevoir un patient [contaminé] qui se présenterait fortuitement », explique ce document, qui détaille les procédures à suivre.

  • En Italie, Macron affiche « la solidarité européenne » face au coronavirus

Le président français, Emmanuel Macron, a affirmé jeudi la nécessité d’une « solidarité européenne » face à la crise du coronavirus, en s’affichant aux côtés des dirigeants de l’Italie, le pays européen le plus touché par l’épidémie, à son arrivée à Naples pour le 35e sommet franco-italien, après s’être rendu dans la matinée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

Les pays voisins de l’Italie ont décidé de maintenir ouvertes leurs frontières, même si certains responsables politiques ont appelé à la mise en place de contrôles plus étroits.

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Le Monde avec AFP

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