Consommation : Au plus fort de la pénurie, les producteurs espèrent « le retour de la moutarde en rayon au mois de novembre » – 20 Minutes

Qu’est-ce qu’une bonne salade sans vinaigrette ? A cette question culinaire bien estivale, il va falloir répondre en trouvant des alternatives pour les prochains mois, car un ingrédient de base manque dans nos supermarchés : la moutarde. Pour une fois, ce n’est pas tant la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui est la cause de cette pénurie, même si l’arrêt des échanges commerciaux avec le troisième et le quatrième exportateurs mondiaux pèse sur le marché.

La faute revient surtout à la sécheresse et aux incendies de l’été dernier au Canada, qui fournit 80 % des graines consommées par le marché français. La production a ainsi chuté de 53 %, selon le ministère canadien de l’Agriculture, les exportations ont donc été limitées. Et comme le veut le cycle de l’agriculture, « les stocks de graines de moutarde sont extrêmement bas » alors que la nouvelle récolte commence, souffle à 20 Minutes Luc Vandermaesen, directeur général de Reine de Dijon, entreprise de fabrication de moutarde.

« Il y aura de nouveau de la moutarde en rayon vers le mois de novembre »

Et difficile pour la marque basée en Côte-d’Or de répondre aux attentes de ses clients. « Nous vendons rapidement ce qui a été produit dans nos usines », explique Luc Vandermaesen, qui déplore « l’absence d’information quant aux livraisons de graines que nous allons recevoir ». « Nous, travaillons sans visibilité, avec une semaine de préavis, pas plus », précise-t-il.

L’industriel voit tout de même le bout du tunnel. La récolte française de l’été a été « plutôt très bonne » et « dépasse le rendement historique qu’on avait avant 2016 », se réjouit Fabrice Genin, agriculteur et président de l’association des producteurs de graines de moutarde en Bourgogne, auprès de France 3. « La récolte 2022 sera de 50 % supérieure à la récolte 2021 », prédit Luc Vandermaesen, qui annonce qu’il « y aura de nouveau de la moutarde en rayon vers le mois de novembre 2022, et de façon plus importante à compter du début 2023, lorsque la récolte canadienne sera livrée en France ».

Reste à en connaître les volumes, et à savoir si cela satisfera la demande. « Pour 2023, la demande des industriels auprès de la filière vise à multiplier par 2,5 les quantités produites en France », annonce Luc Vandermaesen. Conséquence de l’écart entre l’offre limitée et la demande, le prix du pot de moutarde a bondi de 14 % en un an, selon des données de l’Iri reprises par BFMTV. Une hausse qui devrait s’inscrire dans la durée, « ne serait-ce qu’en raison des contrats passés avec les agriculteurs français pour qu’ils augmentent les surfaces cultivées » pour faire face à la pénurie, prévient le directeur général de Reine de Dijon. Mais l’impact sur le  pouvoir d’achat des Français restera minime : « le Français moyen ne dépensait en 2021 que 4,60 € par an pour sa moutarde », indique Luc Vandermaesen.

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