Chômage partiel : rien ne change au 1er juin pour les salariés, les entreprises plus sollicitées – Le Parisien

C’est une nouvelle qui risque d’intéresser les quelque 8 millions de salariés du privé qui sont encore au chômage partiel en France, soit près d’un tiers d’entre eux. Et de leurs patrons. Ce lundi, le ministère du Travail, confirmant une information des Echos, a annoncé qu’il avait enfin tranché sur l’évolution du dispositif du chômage partiel à compter du 1er juin.

Les nombreux salariés toujours concernés à partir de cette date — et qui touchaient jusque-là, selon les entreprises, entre 84 % et 100 % de leur salaire net — seront toujours logés à la même enseigne. Ils pourront continuer à bénéficier de la même indemnisation. Les salariés payés au smic, eux, continueront également de toucher 100 % de leur rémunération habituelle. Pas de changement, également, sur le plafond des rémunérations couvertes, qui reste fixé à 4,5 fois le smic.

« Pas vraiment une surprise »

En revanche, les entreprises concernées, dont l’activité fonctionnera toujours au ralenti à cette date, devront participer financièrement davantage au dispositif. Elles devront prendre en charge une partie plus importante des sommes versées aux salariés, étant donné que l’Etat et l’Unédic ne rembourseront plus 70 % mais 60 % de la rémunération brute des salariés au chômage partiel. En revanche, les employeurs de l’hôtellerie, la restauration ou encore l’événementiel qui font toujours l’objet de mesures restrictives ou de fermetures administratives en raison de la crise sanitaire du Covid-19, ne sont pas concernés par ce tour de vis.

« Ce n’est pas une grande surprise car le gouvernement avait annoncé qu’il se désengagerait progressivement », assure Alain Griset, le président de l’U2P, la confédération des entreprises de proximité – artisans, commerçants et professions libérales qui attendaient cette décision depuis presque un mois. « Il faut que cette première baisse ne s’accompagne pas d’une nouvelle baisse de la prise en charge pour les employeurs cet été, prévient-il toutefois. Autrement, de nombreuses petites entreprises vont se retrouver en difficulté, ne pourront pas assumer ces coûts et en perte de rentabilité, elles devront se séparer de leurs salariés. Des pertes d’emploi seront alors à craindre », prévient-il.

Le Medef n’est pas satisfait

De son côté, le Medef, la première organisation patronale française, qui avait plaidé pour que le nouveau dispositif de chômage partiel mis en place depuis fin mars par le ministère du Travail soit prolongé jusqu’à la rentrée de septembre, ne s’estime pas satisfait. « Les secteurs économiques connexes à ceux qui sont encore frappés par une fermeture administrative devraient eux aussi pouvoir continuer à bénéficier d’une prise en charge à 100 % », assure un porte-parole. « Il s’agit par exemple des blanchisseries d’hôtel dont l’activité est fortement connectée à celle de l’hôtellerie ou encore des commerciaux qui vendent des boissons dans les bars et restaurants… », énumère-t-il. Une position critiquée dans les rangs syndicaux.

« Je ne comprends pas cette position des organisations patronales qui passent d’ordinaire leur temps à critiquer l’Etat trop dépensier, raille François Hommeril, le secrétaire général de la CFE-CGC – syndicat des cadres. Le dispositif de chômage partiel doit être justifié et l’activité économique est en train de reprendre. Ce désengagement progressif est donc cohérent, il faut revenir à l’équilibre », martèle-t-il. Pour rappel, le gouvernement dévoilera ce jeudi après un conseil de défense les modalités de la nouvelle phase de déconfinement qui débutera mardi 2 juin.

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