Ce que l’on sait de l’incendie dans la raffinerie Total de Gonfreville-l’Orcher, la plus grande de France – franceinfo

Une pompe de pétrole brut a pris feu, provoquant d’importants panaches de fumée, samedi à l’aube, sur une zone d’une dizaine de kilomètres. Le brasier a été maîtrisé et il n’y a aucun blessé.

Des flammes de plusieurs mètres de haut. D’épais nuages de fumée noire. Un incendie s’est déclaré dans la raffinerie Total de Gonfreville-l’Orcher, près du Havre (Seine-Maritime), samedi 14 décembre, à l’aube. Voici ce que l’on sait de ce sinistre dans la plus grande raffinerie de France, un site industriel classé Seveso “seuil haut”, qui emploie 1 500 salariés et peut produire jusqu’à 253 000 barils par jour.

Quelle est l’origine de l’incendie ? 

L’incendie s’est déclaré à 4 heures dans la raffinerie Total de Normandie, d’après la préfecture de Seine-Maritime. Une pompe servant à faire circuler le pétrole brut au sein du site a pris feu. Le groupe Total confirme que le sinistre s’est déclenché “sur une pompe de charge d’alimentation de la distillation atmosphérique de la raffinerie”“Il s’agit d’une défaillance d’une pompe, on se dirige vers un incident technique”, précise la préfecture.

Un plan d’opération interne a été déclenché par Total à 4h10. La cinquantaine de personnes mobilisées par l’exploitant a été assistée d’une équipe d’évaluation des sapeurs-pompiers. Le feu a été maîtrisé six heures plus tard, vers 10 heures. La préfecture assure que “le feu est en voie d’extinction” et que “la menace de propagation est écartée”.

Quelles sont les conséquences du sinistre ? 

La préfecture assure que l’incendie “n’a occasionné aucun blessé, ni entraîné de suraccidenté”. Mais autour de la raffinerie, une odeur de goudron chaud inhabituelle flottait dans l’air, samedi matin. Poussées par le vent, les fumées ont touché les communes de Gonfreville-l’Orcher, Sandouville, Rogerville, Oudalle et Saint-Vigor-d’Ymonville, à l’embouchure de la Seine, à une vingtaine de kilomètres à l’est du Havre.

Quelles mesures de sécurité ont été prises ? 

Un périmètre de sécurité a été mis en place autour du site. Mais la préfecture, qui avait recommandé la mise à l’abri des populations environnantes, a levé sa recommandation en milieu de matinée.

Dans un communiqué, le maire de Gonfreville-l’Orcher, Alban Bruneau, a déclaré qu’au regard de ses “propres constatations” et des informations relatives au sinistre, il n’avait “pas été utile de recourir aux différents réseaux d’alerte en l’absence de danger”.

La préfecture indique que le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) a procédé à “des mesures d’évaluation du risque chimique pour les populations”, “essentiellement les personnels travaillant sur la zone industrielle”. Selon elle, ces mesures “n’ont pas fait apparaître d’élément de toxicité”, que ce soit pour le “dioxyde de soufre, le dioxyde d’azote, l’hydrogène sulfuré, le monoxyde de carbone”.

Y a-t-il eu des précédents ? 

La raffinerie Total de Normandie a connu plusieurs sinistres depuis le début des années 2000. Dans la soirée du 3 septembre 2000 notamment, un feu d’hydrocarbure se déclenche dans une unité de fabrication d’essence. Les pompiers de la raffinerie, aidés des sapeurs-pompiers, ne parviennent à circonscrire le sinistre que le lendemain matin, le brasier continuant à brûler pendant de longues heures à cause des hydrocarbures stockées sur place, comme le relatait L’Humanité

Le 24 octobre 2016, cinq personnes sont blessées par une “fuite enflammée” lors d’une opération de maintenance sur un compresseur de gaz, rapporte Paris Normandie. Des bouées flottantes sont déployées pour éviter que les mousses utilisées par les pompiers pour étouffer les flammes ne polluent le canal de Tancarville, comme le rapportait L’Usine nouvelle

L’incident de samedi intervient au lendemain de l’autorisation de réouverture partielle de l’usine Lubrizol, moins de trois mois après l’incendie. Une concomitance qui inquiète Alexis Deck, conseiller municipal (EELV) du Havre et élu de la communauté de communes. Contacté par Le Monde, il estime que “le feu vert donné par le préfet à la réouverture partielle de l’usine est intervenu beaucoup trop tôt. On ne connaît même pas l’origine du départ de feu.” Pour lui, ces deux accidents, survenus dans un département qui compte de nombreux sites Seveso, appellent à une réflexion sur le long terme sur la place et l’utilité de ces entreprises sur le territoire”.

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