Biélorussie : Loukachenko appelle ses soutiens à défendre l’indépendance du pays lors d’une manifestation ce dimanche – 20 Minutes

Des citoyens manifestent leur soutien au président réélu Alexandrr Loukachenko à Minsk, capitale de la Biélorussie. — Natalia Fedosenko/TASS/Sipa USA/

Deux manifestations aux antipodes. Une « Marche de la Liberté » contre le pouvoir en place est en cours ce dimanche dans la capitale biélorusse, Minsk, et réunit plusieurs dizaines de milliers de personnes. Une semaine après une élection présidentielle contestée ayant entraîné un immense mouvement de protestation contre la répression et le président Alexandre Loukachenko, le mouvement de contestation ne fait que s’amplifier.

Une marche de l’opposition samedi

Parallèlement à la Marche de l’opposition, une association proche du pouvoir a appelé à un rassemblement dimanche à Minsk en soutien au président bélarusse. Ce dimanche, Loukachenko a appelé ses soutiens à défendre l’indépendance de la Biélarussie lors de cette marche pro-pouvoir.

Samedi, des dizaines de milliers de personnes s’étaient à nouveau réunies à travers le pays pour s’opposer à la réélection d’Alexandre Loukachenko, officiellement crédité de 80 % des voix lors du scrutin de dimanche dernier.

Cette victoire été perçue comme largement truquée, alors qu’une mobilisation historique en faveur d’une rivale inattendue, Svetlana Tikhanovskaïa, 37 ans, a enflammé la Biélorussie avant le vote. Cette dernière est désormais en exil en Lituanie.

Hommages pacifiques

A Minsk, près de 3.000 personnes se sont retrouvées samedi devant le siège de la télévision publique pour réclamer « la vérité », tandis que des dizaines d’employés des médias d’Etat ont rallié les protestataires et annoncé une grève à partir de lundi. D’autres membres de l’élite, notamment deux diplomates de haut rang, et des chercheurs ont indiqué soutenir les manifestants.

Des hommages se sont également tenus samedi en marge des obsèques d’un manifestant de 34 ans, Alexandre Taraïkovski, tué lors d’une manifestation.

La mobilisation s’étend

L’opposante Svetlana Tikhanovskaïa, qui réclame l’organisation d’élections honnêtes et la libération des prisonniers politiques, a annoncé la création d’un comité pour organiser le transfert du pouvoir. Les quatre premières soirées de manifestations avaient été matées par les forces antiémeutes, faisant au moins deux morts et des dizaines de blessés. Des manifestants libérés ont raconté à l’AFP des conditions de détention atroces. Privés d’eau, passés à tabac ou brûlés avec des cigarettes, ils étaient incarcérés par dizaines dans des cellules prévues pour quatre ou six.

Mais depuis jeudi, en réaction aux violences, la mobilisation s’est étendue : des chaînes humaines et rassemblements anti-pouvoir ont éclos partout dans le pays, tandis que des ouvriers d’usines emblématiques ont lancé des actions de solidarité.

Ces manifestations se sont déroulées sans arrestation, les autorités biélarusses ayant donné des signes de recul et annoncé la libération de plus de 2.000 des 6.700 personnes interpellées. Le président Loukachenko a lui même appelé à une « certaine retenue » contre les protestataires, qu’il avait pourtant qualifiés de « moutons ».

Craintes d’une « aide » russe

Le dirigeant biélorusse a dit faire face à une « révolution de couleur » — le nom donné à plusieurs soulèvements dans l’ex-URSS ces 20 dernières années — avec des « éléments d’interférence extérieure. » Le chef d’Etat biélorusse, 65 ans, a agité samedi le spectre d’une intervention russe, affirmant que son homologue Vladimir Poutine lui avait assuré, lors d’un entretien téléphonique, une « aide » pour préserver la sécurité de la Biélorussie, une ex-république soviétique. Si le Kremlin s’est dit « confiant » que la crise dans le pays serait réglée prochainement, il n’a toutefois pas évoqué un tel soutien.

L’Union européenne a de son côté ordonné des sanctions contre des responsables biélarusses liés aux fraudes électorales et à la répression. Alexandre Loukachenko, qui n’a jamais laissé aucune opposition s’ancrer, a rejeté samedi «toute médiation étrangère», faisant référence à un plan de médiation proposé par la Pologne, la Lituanie et la Lettonie. « Nous ne donnerons le pays à personne », a-t-il promis.

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