Avec Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron espère reprendre la main en outre-mer – Le Monde

Sébastien Lecornu visite  une classe  du Port, à  La Réunion, le 17 août.

C’est un symbole qui en dit long. Dans le gouvernement de Jean Castex, le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, occupe le huitième rang dans l’ordre protocolaire des ministres quand sa prédécesseure à ce poste, Annick Girardin, n’arrivait qu’en treizième position dans le dernier gouvernement d’Edouard Philippe. A 34 ans, après avoir successivement rempli, depuis juin 2017, les fonctions de secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot puis de ministre chargé des collectivités territoriales auprès de Jacqueline Gourault, M. Lecornu a pris du galon en Macronie.

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Cette remontée dans la hiérarchie ministérielle marque aussi la volonté d’Emmanuel Macron – en sus de faire avancer les nombreux chantiers concernant les outre-mer et d’apporter des réponses aux attentes des populations – de redonner une dimension politique à ce ministère. Le chef de l’Etat le sait : on ne gagne pas une présidentielle sans les outre-mer et leur quelque 1,9 million d’électeurs.

Les élections européennes de mai 2019, qui avaient vu le Rassemblement national (RN) arriver en tête dans la quasi-totalité des collectivités ultramarines – plus de trois quarts des électeurs s’étant abstenus –, ont servi d’avertissement. « Je regarde avec lucidité ce que nos concitoyens nous ont dit lors des dernières élections européennes, reconnaissait M. Macron en juillet 2019. Et ils ne nous ont pas dit : “Tout va très bien, madame la marquise.” Nous ne sommes pas en train de réussir. »

« Domaine réservé »

Aussi considère-t-il désormais que les outre-mer font partie de son « domaine réservé ». Même si, pour l’heure, l’ex-conseiller outre-mer de l’Elysée, Stanislas Cazelles, nommé en février préfet de la Martinique, n’a pas encore été remplacé, c’est bien le président de la République qui a repris le dossier en main et qui le suit en direct. A tel point que, lors de sa déclaration de politique générale, mi-juillet, le premier ministre, Jean Castex, n’a pas soufflé mot des outre-mer.

Signe de la relation étroite avec le chef de l’Etat, le ministre des outre-mer a été chargé par M. Macron, avant de séjourner à La Réunion, de faire part aux autorités mauriciennes des propositions d’aide de la France pour faire face à l’échouage du Wakashio, un vraquier sous pavillon japonais qui s’est brisé sur les récifs de l’île Maurice et a déversé plus d’un millier de tonnes de fioul sur les côtes de l’île.

Bien que les positions françaises et mauriciennes fussent divergentes sur le traitement de l’épave, le premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, a accepté la venue d’experts français et de suivre leurs recommandations sur le sabordage de la proue du navire, jeudi 20 août, afin de limiter l’impact sur l’environnement.

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