Affaire Duhamel : après #MeToo, vient le hashtag #MeTooInceste sur les réseaux sociaux – Le Parisien

« Trente ans après, je lutte encore au quotidien pour me (re) construire », « C’était mon frère », « Mon grand-père pendant plusieurs années »… Sur Twitter ce week-end, c’est une nouvelle parole qui se libère. Dans la foulée de l’affaire Olivier Duhamel, un hashtag #MeTooInceste a lancé, ce samedi, « des centaines » de témoignages sur Twitter, selon le mouvement féministe #NousToutes.

Sur le modèle du mouvement #MeToo qui a enclenché une vague de libération de la parole des femmes dénonçant agressions et harcèlements sexuels à partir de 2017, ce nouveau hashtag intervient « dans le sillage de la publication du livre de Camille Kouchner, La familia grande », note le mouvement féministe dans un communiqué. Elle révèle dans ce livre que son frère jumeau a été victime d’inceste par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, lorsqu’il avait 14 ans.

Pour #Noustoutes, « ces témoignages viennent confirmer ce que disent et répètent depuis de nombreuses années » les professionnels de la protection de l’enfance : « les personnes qui commettent le crime d’inceste viennent de tous les milieux », les adultes réagissent « peu ou mal » et les signaux envoyés par les victimes « ne sont pas entendus ».

« Ce que je veux, c’est obtenir justice »

Le mouvement estime que « nous aurions la possibilité de détecter ces violences très vite et de les faire cesser », plaidant notamment pour des « campagnes de prévention massives » et pour une meilleure formation des professionnels qui travaillent au contact d’enfants.

Le hashtag #MeTooInceste était en deuxième position dans les tendances sur Twitter en fin d’après-midi samedi. Au fil des messages entremêlés de réactions de soutien et d’appels à « faire trembler les murs », se succédaient les témoignages.

« J’avais entre 11 et 14 ans. C’était mon frère. J’ai 57 ans et je suis toujours victime de ce passé. Hormis ma fille, je n’ai jamais rien construit. Ma vie sociale, professionnelle ou sentimentale n’est qu’une succession d’échecs et d’isolement », témoigne une internaute.

« J’avais 5 ans. C’était un cousin de 39 ans. 32 ans d’amnésie traumatique », confie une autre victime, qui ponctue son tweet d’un appel contre la prescription de ce crime.

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« Mon grand-père maternel était un prédateur pédophile », avoue encore une autre. « J’ai été une de ses nombreuses victimes. Aujourd’hui encore c’est un tabou pour beaucoup de membres de notre famille. 30 ans après, je lutte encore au quotidien pour me (re) construire. »

« Mon grand-père pendant plusieurs années. Mon père sur mes deux demi-sœurs, l’une d’elle s’est suicidée. Toutes les femmes de ma famille étaient au courant. Affaire classée sans suites, sans la moindre enquête. Tout ce que je veux c’est obtenir justice », lit-on encore sur le même réseau social.

L’inceste reste un sujet profondément tabou dans la société et encore minimisé, alors qu’il serait massif en France, avec près d’une personne sur dix potentiellement touchée.

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