A droite, la peur du dépeçage d’un électorat tenté par LRM et le RN – Le Monde

Les Républicains (LR), un ancien royaume en passe d’être dépecé ? Parmi les cadres de LR, héritiers de l’UMP, du RPR ou encore du RPF, des formations qui ont fourni à la Ve République nombre de ses présidents, l’inquiétude grandit. La formation de droite est-elle condamnée à se rabougrir, victime des ambitions dévorantes de La République en marche (LRM) d’un côté, et du Rassemblement national (RN) de l’autre, désireux, chacun, de lui ravir autant d’électeurs que possible ?

Les récents commentaires de Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, patronne du Rassemblement national, évoquant la « mort de LR » ont ravivé, chez certains, cette crainte d’une hémorragie de voix en faveur du parti d’extrême droite. Notamment dans certains territoires jugés plus « droitiers » comme la région Provences-Alpes-Côte d’Azur.

De l’avis de tous, l’appel de Christian Estrosi, le maire de Nice, à une alliance avec Emmanuel Macron à la présidentielle pourrait laisser des traces. Comment continuer à essayer de se différencier du parti présidentiel si certains estiment pouvoir gouverner avec lui ?

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Parmi les élus de PACA, on s’inquiète aussi d’une alliance potentielle de Renaud Muselier, le candidat du parti de droite aux prochaines élections régionales, avec LRM. Un rapprochement qui ferait du tort au mouvement de droite et pourrait pousser certains électeurs dans les bras de Thierry Mariani, ex-membre de LR et candidat probable du RN. « Si nous faisons une liste commune de centre droit avec LRM contre un ancien ministre de Nicolas Sarkozy [Mariani], tenant d’une ligne plus droitière, ça risque d’être compliqué », calcule un élu national qui craint un retournement des intentions de vote en défaveur de son parti.

« La droite est en danger de mort »

Interrogé sur la question, Julien Aubert, député de Vaucluse et seul membre des instances dirigeantes au conseil régional de PACA, en dehors de Renaud Muselier, rappelle que la position de Christian Jacob, président du parti, est claire : pas d’alliance avec LRM au premier tour. « Ces histoires d’alliance ne sont ni logiques, ni dans notre ADN, affirme-t-il. En quoi livrer la droite à Thierry Mariani et lui donner quelques points pour gagner la région serait dans notre intérêt ? D’autant que l’exemple marseillais montre que la gauche peut rapidement se remobiliser. L’intérêt régional et celui de LR peuvent tout à fait coïncider si on reste clairs et adroits. »

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Cette peur d’une désertion d’une partie de l’électorat vers le RN, ils sont aussi quelques-uns à la partager au niveau national. « La droite est en danger de mort », prévient ainsi l’eurodéputé François-Xavier Bellamy. Et d’ajouter : « Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de créer des oppositions inexistantes, simplement parce qu’il faudrait s’excuser de défendre nos idées. » Comprendre : si le parti se coupe trop de son aile droite, il risque de voir partir des voix vers des climats plus compatibles avec ces idées.

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