A Bordeaux, les divisions troublent la rentrée de La République en marche – Le Monde

La République en marche (LRM) organise ce week-end le « campus des territoires », où des désaccords stratégiques sur les élections municipales de 2020 animent les débats.

Par et Publié aujourd’hui à 19h50, mis à jour à 20h40

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Deux hommes devant les affiches de campagne de La République en marche (LRM), le 7 septembre 2019, à Bordeaux, lors du rassemblement appelé « campus des territoires », en vue de préparer les prochaines élections à la mairie de France en 2020.

Des cris se font entendre au loin. « C’est les gilets jaunes ? », demande une femme, sans vraiment s’inquiéter. La centaine de manifestants venue perturber le « campus des territoires » de La République en marche (LRM), samedi 7 septembre, au parc des expositions de Bordeaux, est tenue à bonne distance par les forces de l’ordre. La première université d’été du parti présidentiel, qui revendique la présence de 3 000 personnes, dont la quasi-totalité du gouvernement, est placée sous bonne garde.

Dehors, pas une affiche, pas la moindre banderole n’annonce la présence de l’événement. Censée illustrer la volonté d’ouverture de la majorité vers les « territoires » – un axe essentiel de la « nouvelle méthode » revendiquée par l’exécutif pour « l’acte deux » de son quinquennat -, la rentrée des macronistes se joue en réalité en vase clos.

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À l’intérieur, de multiples débats, conférences et tables rondes s’intéressent à la réforme des statuts du mouvement, aux questions de démocratie participative, de dialogue social ou encore de transition écologique. Mais un sujet domine les esprits et les discussions de couloirs : la préparation des élections municipales de mars 2020, bien plus compliquée que prévu. La faute, en particulier, à la candidature dissidente de Cédric Villani à Paris face à Benjamin Griveaux, champion « officiel » de LRM.

L’annonce du mathématicien, mercredi, a plongé les macronistes dans l’embarras. D’autant plus qu’il a été décidé de ne pas l’exclure du parti, au nom d’un hypothétique rassemblement futur. Un choix qui risque de faire émerger d’autres dissidences dans le reste du pays. Que ce soit à Aix-en-Provence, Montpellier, Lille, Besançon ou Metz, de premiers foyers de contestation naissent déjà, et font craindre l’émergence d’une « jurisprudence Villani ». Le scénario noir redouté par la direction de LRM.

Les dissidences gérées au cas par cas

Face au potentiel effet boule de neige, les dirigeants croient avoir trouvé la solution miracle. Samedi matin, le patron de LRM, Stanislas Guerini, a annoncé aux cadres de son mouvement que les dissidences se régleront au cas par cas. Plus question d’exclure d’office les candidats déterminés à se lancer en solo, comme le prévoient pourtant les statuts du parti. « Si un candidat investi demande l’exclusion du dissident, le bureau exécutif sera saisi et tranchera », résume le numéro deux de LRM, le député de Paris Pierre Person.

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