Zoom sur MeWe, le réseau social « anti-Facebook » en plein boom

C’est un mouvement de fonds qui semble assez durable. Agacés par les pratiques des géants du web, notamment en matière de confidentialité, de nombreux utilisateurs se dirigent désormais vers des plateformes alternatives. À cela s’ajoute un ressentiment chez certains internautes, face à la modération de plus en plus ferme des propos haineux et de la désinformation de la part de Facebook et ses concurrents.

On assiste donc à des migrations massives sur des plateformes jusque là moins utilisées. C’est le cas de Gab.com qui attire de nombreux militants conservateurs et conspirationnistes. Des services de messagerie comme Signal et Telegram ont aussi vu leur fréquentation exploser dans la foulée de la polémique sur les nouvelles conditions d’utilisation de WhatsApp. On voit aussi émerger des alternatives à Google et YouTube, bref le mouvement de contestation des GAFA semble assez général.

Un modèle vertueux

C’est dans ce contexte qu’intervient la montée en puissance de MeWe, dont la configuration se rapproche beaucoup de Facebook. Mais contrairement au réseau social de Mark Zuckerberg, il revendique le respect de la confidentialité et des données personnelles. Ainsi, la plateforme donne aux utilisateurs un contrôle total sur leurs informations. Elle ne comporte également pas de publicité et les internautes peuvent contrôler ce qui apparaît sur leur fil d’actualité.

Côté financement, MeWe opte pour un modèle freemium, avec un une offre gratuite doublée d’un abonnement payant qui donne accès à diverses fonctionnalités. Comme le signale Zdnet, le réseau social devra désormais faire face à sa nouvelle popularité. Très bien placé dans le classement des apps téléchargés aux Etats-Unis, il compte plus de 2,5 millions de nouveaux membres au cours de la dernière semaine. En tout, 15 millions d’utilisateurs sont inscrits, dont 50 % en Amérique du Nord.

Des soucis de modération

Si la plateforme se distingue par son modèle vertueux, elle connaît aussi hélas des problèmes de modération. MeWe a bien un règlement qui interdit la diffusion de contenus haineux et illégaux.

Dans une déclaration à Associated Press, Mark Weinstein, son fondateur, revendique la liberté d’expression sur le réseau social : « Nous n’avons absolument aucune censure pour les bonnes personnes qui suivent nos règles. Peu importe votre opinion, que vous soyez à droite ou à gauche. Ce ne sont pas nos affaires ».

Le message a surtout été reçu par les sympathisants conservateurs qui sont venus en nombre suite à la mise hors-ligne de Parler. MeWe a bien une équipe dédiée à la modération mais selon The Independent, les contenus d’extrême droite problématiques continueraient d’être diffusés sur la plateforme.

Le réseau social abritait récemment plusieurs groupes QAnon et nationalistes. L’un d’entre eux, le Patriots Unleashed, a même demandé à ses membres s’ils étaient « armés et prêts ». Dans la foulée de ces révélations, MeWe a supprimé le groupe en question et banni les individus pointés du doigt dans cet article de One Zero.

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