Zelensky à Boutcha, crimes de guerre: quelle est la situation au 40e jour de l’invasion russe en Ukraine? – BFMTV

Les réactions se sont multipliées ce lundi après la découverte de centaines de corps dans la région de Kiev après le retrait des forces russes. L’Union européenne a notamment annoncé vouloir apporter son aide au recueil de preuves sur les crimes de guerre perpétrés par Moscou.

Aux exactions, les réactions. La découverte ce week-end de centaines de cadavres de civils dans la région de Kiev après le retrait des troupes russes a provoqué l’effroi et suscité les condamnations de nombreux pays occidentaux. Plus d’un mois après le début de la guerre, de nouvelles sanctions ont été prises ce lundi contre Moscou et d’autres sont en préparation.

Volodymyr Zelensky, qui a quitté la capitale pour exposer au monde le massacre de sa population, a dénoncé des “crimes de guerre” et appelé la communauté internationale à reconnaître un “génocide”. Un mot que se sont refusés à employer plusieurs dirigeants. Retour sur cette 40e journée de conflit.

• Zelensky à Boutcha après le massacre

Le président ukrainien s’est rendu lundi à Boutcha, ville proche de Kiev récemment reprise par les troupes ukrainiennes, où il a dénoncé les exactions de l’armée russe. Volodymyr Zelensky a constaté auprès des journalistes les dégâts causés par les combats: “Chaque jour, lorsque nos combattants entrent et reprennent des territoires, vous voyez ce qu’il se passe”.

“Ce sont des crimes de guerre et ce sera reconnu par le monde comme un génocide”, a-t-il ajouté, évoquant des “milliers de personnes tuées et torturées, avec des extrémités coupées, des femmes violées, des enfants tués”. L’Ukraine accuse l’armée russe, qui a envahi le pays, d’avoir commis un “massacre” à Boutcha.

• Évacuation toujours difficile à Marioupol

Le maire de Marioupol Vadym Boytchenko a décrit ce lundi des “bombardements incessants” depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine.

“Nous pensons que dans des conditions inhumaines, il reste 130 000 habitants” dans la ville, a-t-il affirmé.

Selon lui, les attaques contre Marioupol proviennent notamment “de la mer”, où se trouvent des “navires russes”. Avant la guerre, Marioupol comptait près d’un demi-million d’habitants. Russes et Ukrainiens se rejettent depuis plusieurs jours la responsabilité quant aux difficultés rencontrées dans les évacuations de Marioupol vers Zaporojie, à plus de 200 km à l’ouest.

• Appel des pays occidentaux à de nouvelles sanctions

France, Allemagne, États-Unis… Les pays occidentaux ont réagi à la découverte de centaines de corps civils dans la région de Kiev, survenue après le départ des troupes russes. Le président de la République Emmanuel Macron s’est déclaré ce lundi matin “favorable” à ce que de nouvelles sanctions soient prononcées à l’encontre de Moscou, notamment “sur le pétrole et le charbon”.

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a quant à elle dénoncé avec virulence “l’incroyable brutalité des dirigeants russes et de ceux qui suivent leur propagande”. Les images de Boutcha “témoignent (…) d’une volonté d’extermination qui dépasse toutes les limites”, selon la ministre écologiste, qui a qualifié ces atrocités imputées par le président ukrainien aux troupes russes de “crimes de guerre” et de “crimes contre l’humanité”.

L’Union européenne a pour sa part indiqué discuter en “urgence” de nouvelles sanctions contre la Russie. Le président américain Joe Biden a également assuré qu’il voulait prendre “des sanctions supplémentaires” contre la Russie.

De son côté, la Russie a démenti le meurtre de civils à Boutcha et accusé l’Ukraine de “fabriquer” des images de cadavres.

• Derrière les crimes de guerre, le spectre d’un “génocide”

La procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova, interrogée par BFMTV ce lundi soir, a déclaré que “plus de 4000 crimes de guerre russes” avaient été recensés dans le pays depuis l’invasion russe.

“Nous n’avons même pas encore pu voir ce qu’il se passe à Marioupol”, a-t-elle ajouté, affirmant que les autorités ukrainiennes travaillaient “pour que chaque responsable soit traduit devant la justice”.

Le président Zelensky a dénoncé ce lundi les “crimes de guerre” de l’armée russe à Boutcha et qui seront “reconnus comme un génocide”.

La communauté internationale est divisée sur l’emploi du terme “génocide”. Joe Biden, qui a qualifié les exactions de l’armée russe de “crimes de guerre” et réclamé un procès, a toutefois estimé qu’il ne s’agissait pas d’un “génocide”. A contrario, le Premier ministre de la Pologne, voisine occidentale de l’Ukraine, a repris le termen tandis que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a parlé d’un possible “génocide” et réclamé la comparution des coupables “devant la Cour pénale internationale”.

La France, par la voix de son président mais aussi de son ministre de la Justice, a fait savoir ce lundi qu’elle apportait son aide aux autorités ukrainiennes pour enquêter sur les crimes de guerre dans le pays.

• La France expulse 35 diplomates russes

L’Allemagne a décidé d’expulser “un nombre élevé” de diplomates russes en poste à Berlin, en lien avec la guerre en Ukraine, a annoncé lundi la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, alors que selon des informations de l’AFP, leur nombre s’élève à 40. La cheffe de la diplomatie a souligné que ces employés de l’ambassade de Russie constituaient “une menace pour ceux et celles qui cherchent une protection chez nous”.

Quelques heures plus tard, la France a annoncé à son tour l’expulsion de 35 diplomates russes “dont les activités sont contraires à (ses) intérêts”. “Cette action s’inscrit dans une démarche européenne”, explique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. “Notre première responsabilité est toujours d’assurer la sécurité des Français et des Européens”.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV

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