ZD Tech : Pourquoi les GAFAM tissent leur toile de fibre optique

ZD Tech : Pourquoi les GAFAM tissent leur toile de fibre optique

Bonjour à tous et bienvenue dans le ZD Tech, le podcast quotidien de la rédaction de ZDNet. Je m’appelle Guillaume Serries et aujourd’hui je vous explique pourquoi les GAFAM tissent leur toile de fibre optique.

Oui, ce sont des géants de la tech, mais ils sont en passe de devenir des géants des telcos. Comment ? En investissant de manière massive dans les câbles sous-marins qui enserrent désormais les mers et les océans du globe. Mais pourquoi Microsoft, Alphabet – la maison mère de Google – Meta – l’ancien Facebook – et Amazon, se taillent-ils désormais de véritables royaumes 20 000 lieues sous les mers ?

Et bien, parce que ces câbles transportent 95 % du trafic internet international. Et surtout, parce qu’ils relient tous les centres de données du monde via 1,3 million de kilomètres de fils de verre. Retenez bien ces deux informations, elles vont éclairer le propos qui suit.

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200 térabits par seconde

C’est ce qui provoque ce grand changement survenu ces dernières années. Jugez plutôt. Avant 2012, ces acteurs utilisaient moins de 10 % de la capacité des câbles sous-marins. Aujourd’hui, cette proportion est de deux tiers.

Bref, en moins de 10 ans, les GAFAM sont devenus, et de loin, les principaux utilisateurs de la capacité des câbles sous-marins. Avec un appétit très conséquent. Trop conséquent pour se contenter d’être utilisateur de câbles qui ont une capacité de 200 térabits par seconde, pour les plus récents.

En 2010, seul Google détenait une participation dans le câble Unity, qui relie le Japon et les Etats-Unis.

Microsoft, Alphabet, Meta et Amazon ont investi plus de 90 milliards de dollars en 2020

Et selon le cabinet spécialisé TeleGeography, Google, Facebook, Microsoft et Amazon dans les trois prochaines années devraient détenir collectivement plus de 30 câbles sous-marins longue distance, reliant tous les continents du globe, à l’exception de l’Antarctique.

Les entreprises de télécommunications ont dans un premier temps réagi avec méfiance à la voracité des géants tech pour leurs câbles. Et cette inquiétude est bien compréhensible. Imaginez qu’Amazon soit propriétaire des routes avec lesquelles il livre ses colis.

Mais le cash proposé par ces géants a également fait baisser le coût complet, astronomique, de la transmission de données à travers les océans pour tout le monde. Même pour leurs concurrents.

La meilleure preuve de leur voracité, c’est… leur coopération

Ensemble, Microsoft, Alphabet, Meta et Amazon ont investi plus de 90 milliards de dollars en dépenses d’investissements pour la seule année 2020. Et leur action a augmenté la capacité de transmission de données à l’échelle internationale de… 41 % cette même année.

La meilleure preuve de leur voracité, c’est… leur coopération. Car oui, la plupart des câbles financés par les géants de la tech sont des collaborations entre rivaux. Le câble transatlantique Marea, par exemple, qui relie les Etats-Unis et l’Espagne, a été achevé en 2017 et est en partie détenu par Microsoft et Facebook.

Ce partage de la bande passante entre concurrents permet à chaque entreprise de disposer d’une capacité sur un plus grand nombre de câbles. Et cette redondance est essentielle pour maintenir le fonctionnement de l’internet mondial lorsqu’un câble est coupé ou endommagé. Et donc le fonctionnement des cloud publics AWS, Google Cloud et Microsoft Azure.

Une colonne vertébrale, on en prend soin

Voilà, vous comprenez mieux l’intérêt des géants de la tech pour ces câbles. Ils sont la colonne vertébrale des cerveaux que sont désormais les datacenters mondiaux d’Amazon, Google et Microsoft. Et une colonne vertébrale, on en prend soin.

Car la pose et la maintenance des câbles sous-marins coûte des centaines de millions de dollars par câble. De quoi financer une petite flotte de navires, allant des navires de surveillance aux navires spécialisés dans la pose de câbles. Un travail de haute volée réalisé en profondeur.

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