ZD Tech : Bitcoin, pourquoi MicroStrategy joue avec le feu

ZD Tech : Bitcoin, pourquoi MicroStrategy joue avec le feu

Bonjour à tous et bienvenue dans le ZD Tech, le podcast quotidien de la rédaction de ZDNet. Je m’appelle Guillaume Serries, et aujourd’hui je vais vous expliquer pourquoi le vénérable éditeur de logiciels MicroStrategy joue avec le feu à coup de bitcoins.

MicroStrategy est une très respectable société américaine qui édite des progiciels de Business Intelligence. Et voici que pour ses 33 ans d’existence, elle pourrait connaître cette année la mort ou la résurrection. Et tout ceci est une affaire de bitcoins. Je vous explique.

Son fondateur, Michael Saylor, croit depuis deux ans que l’avenir est au bitcoin. Au point d’avoir utilisé une partie du capital de son entreprise cotée pour acheter de cette monnaie virtuelle fort volatile. Et pas qu’un peu !

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Au total, MicroStrategy détient environ 4 milliards de dollars en bitcoins

L’homme a effectué son premier achat de bitcoins au nom de sa société en août 2020. A l’époque, il rafle 21 500 bitcoins au cours de l’époque – 11 650 dollars.

Ravi de l’appréciation continue de cette monnaie, il récidive dans les mois qui suivent. De quoi à ce jour posséder un portefeuille avec plus de 129 000 bitcoins, dont le prix moyen d’achat est de 30 700 dollars chacun.

Au total, MicroStrategy détient environ 4 milliards de dollars en bitcoins. De quoi en faire le premier investisseur de ce type, avant Tesla, qui aurait 1 milliard de dollars en bitcoins dans ses réserves.

L’action de MicroStrategy a chuté de 25 % ces dernières heures

Oui mais voilà que vient la catastrophe. Car hier lundi fut une journée particulièrement noire pour les cryptomonnaies, avec une chute de 8 % de la valeur du bitcoin. Son cours frôle désormais les 30 000 dollars.

Première conséquence, l’action de MicroStrategy a chuté de 25 % ces dernières heures.

Mais il y a bien pire. Car oui, vous l’aurez compris, la gamelle de ce début de semaine efface l’ensemble des bénéfices que MicroStrategy espérait réaliser avec sa stratégie de spéculation sur cette monnaie virtuelle.

Une marge réduite à 0

Cela va t-il provoquer chez Michael Saylor un changement de posture ? Et bien… rien n’est moins sûr. Car en avril dernier, alors que le cours des cryptomonnaies s’affaissait déjà grandement, le PDG de l’entreprise annonçait fièrement à ses actionnaires que MicroStrategy avait l’intention de « poursuivre vigoureusement » sa stratégie d’actifs de réserve en achetant et en détenant toujours plus de bitcoins.

A l’époque, MicroStrategy assurait que sa stratégie d’achat de cryptomonnaies lui avait permis de dégager une marge bénéficiaire potentielle de… 1,2 milliard de dollars.

Une marge qui désormais est réduite à… 0.

La société doit donc présenter pour le trimestre se finissant une perte d’exploitation de 178 millions de dollars, en grande partie à cause de charges comptables sur ses avoirs en bitcoins.

MicroStrategy affirme cependant disposer de suffisamment de liquidités provenant de ses activités de vente de logiciels pour couvrir ses obligations en matière de dette.

Néanmoins, les investisseurs pourraient être de plus en plus nerveux à l’idée que Michael Saylor s’entête. Surtout qu’avec la hausse des taux, l’entreprise devra faire face à des frais d’intérêts plus élevés à l’avenir.

Mais au-delà du cas symptomatique de MicroStrategy, comment expliquer cette chute ?

Déjà, ce n’est pas un retournement. Le cours du bitcoin est en tendance baissière depuis novembre dernier, où son cours le plus élevé l’avait porté à 64 400 dollars l’unité.

Ensuite, l’ensemble des valeurs boursières de la tech sont à la baisse, ce qui a une incidence sur les cryptomonnaies.

Par ailleurs, les inquiétudes liées à la faible croissance et à la possible récession dans le monde font que personne, semble-t-il, ne souhaite investir désormais dans ces monnaies encore très mal, voire pas du tout régulées.

Enfin, nous l’avons vu la semaine dernière dans un autre épisode du ZD Tech, les NFT, les petits cousins des cryptomonnaies, basés eux aussi sur la technologie blockchain, s’essoufflent aussi.

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