Washington détaille son plan d’attaque pour en finir avec Huawei et ZTE

Washington détaille son plan d'attaque pour en finir avec Huawei et ZTE

Les Etats-Unis mettent la main à la poche pour débarrasser leurs réseaux mobiles des équipements siglés Huawei et ZTE. Ce mardi, le gendarme américain des télécommunications, la FCC, a lancé un programme d’aide de l’ordre de 1,9 milliard de dollars destiné à aider les petits opérateurs américains, essentiellement ruraux, à opérer le retrait en bon ordre des équipements réseau fabriqués par des sociétés considérées comme des menaces pour la sécurité des Etats-Unis, aux premiers rangs desquels figurent bien évidemment les deux géants chinois, soupçonnés de collusion avec le régime de Pékin.

Figurent également sur la “liste noire” de Washington trois autres géants chinois, à savoir le fabricant d’équipements radio Hytera ou les producteur d’équipements de vidéo-surveillance Hikvision et Dahua Technology.

Pas question toutefois d’allouer l’enveloppe promise au premier venu. Les règles définies par Washington stipulent que les opérateurs qui entendent profiter de cette manne devront compter moins de 10 millions de clients. Elles prévoient également la possibilité pour certaines écoles, bibliothèques et prestataires de soins de santé d’avoir accès aux fonds s’ils disposent de réseaux mobiles propres. Aux fins du programme, l’équipement devra être capable d’atteindre des vitesses supérieures à 20 Mb/s dans les deux sens.

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Un programme uniquement ouvert aux petits opérateurs

“Le programme de remboursement remboursera les fournisseurs éligibles de services de communications avancées pour les coûts raisonnablement engagés pour le retrait, le remplacement et l’élimination de leurs équipements et services Huawei et ZTE obtenus au plus tard le 30 juin 2020”, fait-on savoir du côté du régulateur américain du secteur.  “Les coûts engagés avant le 17 avril 2018 ne seront pas remboursables”, précise la FCC.

Dans le cas d’un réseau plus ancien, le remplacement à l’identique peut ne pas être possible, et des cas tels que l’arrachage d’un ancien réseau mobile pour le remplacer par un équipement LTE ou 5G-ready seraient autorisés. Les bénéficiaires des fonds ne pourront pas remplacer les liaisons hertziennes ou les liaisons fixes sans fil par des liaisons en fibre optique. Si un pylône n’est pas en mesure d’accueillir un équipement de remplacement, le coût d’un nouveau pylône sera examiné au cas par cas, indique le régulateur.

Les organisations intéressées à l’idée de profiter de cette manne publique pourront réclamer les frais de déplacement des fournisseurs et les coûts salariaux des employés internes qui se consacrent uniquement au programme de remplacement.

Les objets connectés également concernés

“Par ailleurs, la FCC a déterminé que le remplacement des téléphones mobiles autres que ceux de Huawei ou de ZTE et d’autres équipements installés chez les clients, y compris les dispositifs connectés, utilisés par les utilisateurs finaux pour accéder aux services de communication avancés et les utiliser, n’est pas raisonnablement nécessaire au retrait, au remplacement et à l’élimination des équipements ou services de communication couverts.”

En France, le lancement de ce programme devrait notamment intéresser les dirigeants de Bouygues Telecom et SFR. Les deux opérateurs étudient en effet la faisabilité d’une action judiciaire contre l’Etat dans le but d’obtenir un dédommagement pour le retrait “forcé” de leurs équipements mobiles fabriqués par Huawei, partenaire historique des deux opérateurs français. SFR et Bouygues Telecom estiment le préjudice lié à la désinstallation des équipements mobiles du géant chinois à deux milliards d’euros et pourraient instruire une demande en ce sens devant la justice administrative dans les semaines ou mois qui viennent.

Pour rappel, les deux opérateurs se font entendre depuis plus d’un an pour réclamer une indemnisation des pouvoirs publics suite au tour de vis imposé par l’exécutif sur le recours aux équipements de Huawei. Comme nombre de pays occidentaux, la France a récemment renforcé ses mesures pour encadrer plus strictement le recours par les opérateurs nationaux à du matériel Huawei, dans le cadre du déploiement des réseaux 5G.

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