Washington accuse TikTok de collusion avec Pékin

Washington accuse TikTok de collusion avec Pékin

Deux sénateurs ont demandé aux responsables du renseignement des États-Unis d’entreprendre une enquête sur TikTok afin de déterminer si l’application sociale, détenue par des propriétaires chinois, constitue un risque pour la sécurité nationale. Comme le rapportait ce jeudi le “Washington Post”, le sénateur démocrate Charles Schumer et le sénateur républicain Tom Cotton ont adressé une lettre au directeur du renseignement national des États-Unis Joseph Maguire pour lui enjoindre de mener une telle enquête.

“Avec plus de 110 millions de téléchargements aux États-Unis seulement, TikTok est une menace potentielle du contre-espionnage que nous ne pouvons ignorer”, ont indiqué les deux parlementaires.

“Compte tenu de ces préoccupations, nous demandons à la communauté du renseignement de procéder à une évaluation des risques pour la sécurité nationale posés par TikTok et d’autres plateformes de contenu basées en Chine et opérant aux États-Unis et d’informer le Congrès de ces conclusions”, font-ils par ailleurs savoir, relevant que TikTok est toujours tenue d’adhérer aux lois de la Chine, car elle appartient à ByteDance, une licorne basée à Beijing.

TikTok pourrait être contraint de suivre les règles de censure de la Chine

L’application, connue sous le nom de Douyin en Chine et TikTok en dehors de son marché domestique, compte plus d’un milliard d’utilisateurs actifs mensuels à travers le monde en janvier de cette année, a annoncé en juin le président de Douyin Zhang Nan.

“Les experts en matière de sécurité se sont dits préoccupés par le fait que la loi chinoises en matière de renseignement, de sécurité nationale et de cybersécurité oblige les entreprises chinoises à soutenir et à coopérer avec les services de renseignement contrôlés par le Parti communiste chinois”, ont fait observer les deux parlementaires américains.

Pour ces dernier, TikTok pourrait être contraint de suivre les règles de censure de la Chine en bloquant le matériel politiquement sensible, y compris le contenu lié aux récentes manifestations de Hong Kong, ainsi que les références à la place Tiananmen, à l’indépendance du Tibet et de Taiwan, et le traitement des Ouïghours.

TikTok se défend

Les deux sénateurs ont également déclaré que la plateforme pourrait constituer une cible de choix pour des campagnes d’influence étrangère comme celles menées lors des élections américaines de 2016, alléguant que ByteDance utilise ses plateformes, dont TikTok, “dans le cadre d’une société d’intelligence artificielle alimentée par des algorithmes qui ‘apprennent’ les intérêts et préférences de chaque utilisateur par une interaction répétée”. TikTok s’est défendue en déclarant, dans un billet de blog, s’être “engagée à la transparence et à la responsabilité” à l’étranger.

Selon l’application, toutes les données de ses utilisateurs américains sont stockées aux États-Unis, avec des redondances de sauvegarde situées à Singapour. Elle a également ajouté que ses centres de données sont situés à l’extérieur de la Chine et qu’aucune de ses données n’est soumise à la loi chinoise

“Le gouvernement chinois ne nous a jamais demandé de supprimer un contenu et nous ne le ferions pas si on nous le demandait”, s’est défendue la société. “Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement étranger, y compris le gouvernement chinois ; TikTok n’opère pas en Chine, et nous n’avons aucune intention de le faire à l’avenir”, a également fait savoir la société, qui se défend de toute ingérence chinoise.

Pour rappel, le sénateur Marc Rubio, ancien candidat à la Maison Blanche, avait appelé au lancement d’une enquête sur l’application chinoise au début du mois, affirmant que l’application populaire essayait de censurer le contenu aux Etats-Unis afin d’être en accord avec les intérêts du gouvernement chinois.

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