Vybe, la néobanque qui s’adresse à la génération Z

Vybe, la néobanque qui s'adresse à la génération Z

Dans la galaxie du secteur bancaire, les néobanques gagnent depuis quelques années des parts de marché conséquentes face aux acteurs traditionnels. Les banques bien installées, déstabilisées par les nouveaux usages, n’ont pas su s’adapter au tournant qui s’opère dans le champ de la dématérialisation. Mais les choses changent, en témoigne encore la récente annonce de Société Générale, qui lance sa carte digitale, permettant notamment en cas de perte ou de vol de carte bancaire, de continuer à effectuer ses paiements via mobile.

Du côté des acteurs entrants, certains ont choisi de s’adresser à un public très ciblé pour affiner leurs offres et avoir une chance de se démarquer. La start-up Vybe, créée il y a un an, envisage de lancer dès septembre 2020 une banque mobile exclusivement tournée vers les 13-18 ans. La jeune pousse équipera les ados d’une carte de paiement et d’une application mobile leur permettant de gérer leur argent de poche et de payer avec leur smartphone.

Après le lancement d’une première application test en décembre dernier, la start-up enregistre à ce jour plus de 270 000 téléchargements et revendique 900 000 utilisateurs inscrits sur le site. Avant même son lancement, la start-up compte 170 000 pré-commandes de cartes Vybe, sous réserve, toutefois, d’obtenir au préalable l’accord parental en bonne et due forme, précise le directeur général et cofondateur Vincent Jouanne, à ZDNet.

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2,2 millions d’euros déjà levés

Les marques d’intérêt pour le produit augmentent régulièrement, avec « 800 téléchargements et 500 précommandes de cartes par jour », dit le directeur. Et l’objectif sera de mettre à flot 10 000 premiers comptes sur cinq marchés ciblés dès septembre, avant d’ouvrir à la totalité de la liste d’attente à l’issue de cette phase de test, et dans le cadre d’une nouvelle levée de fonds de série A, poursuit-il.

Vybe a déjà réalisé une première levée de fonds de 2,2 millions d’euros, notamment auprès de Ronan Le Moal, ex DG du groupe Crédit Mutuel Arkea et Jonathan Cherki, CEO de Contentsquare.

Avec un business model reposant en grande partie sur les commissions, la start-up a contracté avec plus de 4 000 marques partenaires.

Côté technologie, Vybe opère en tant qu’agent prestataire de services de paiement pour le compte de PPS (PrePay Solutions), établissement de monnaie électronique, en joint-venture avec Edenred et Mastercard.

Dématérialisation croissante

La carte fournie gratuitement sera entièrement modulable, précise Vincent Jouanne. Puisque le service s’adresse à des mineurs, les parents disposeront d’un dashboard pour contrôler l’activité du compte, paramétrer un plafond de dépense et réaliser des virements instantanés.

Les porteurs de l’application pourront gérer leurs virements, accéder à leur compte et réaliser des retraits ainsi que des paiements mobiles. Une notification push à chaque dépense sera envoyée au jeune client pour pouvoir suivre l’évolution de son compte en temps réel.

Alors que la plupart des terminaux de paiement ne sont pas encore tout à fait adaptés aux nouveaux usages, la carte de paiement était nécessaire pour lancer l’offre. Toutefois, les entrepreneurs envisagent à terme de se passer de la carte pour passer à une activité entièrement dématérialisée. C’est bien là tout l’enjeu de la banque mobile : accompagner les jeunes dans leur transition vers le cashless et le paiement sur mobile, qui est, pour le directeur général de Vybe, un transfert inéluctable.

En recourant à une communication suivie sur Instagram et en adoptant les codes de la génération Z (dont une partie de l’équipe est elle-même issue), l’idée sous-jacente est bien de suivre les aspirations de ces jeunes adultes en devenir. « La façon dont les banques ont tendance à s’adresser aux jeunes générations est old school. Là, nous sommes vraiment dans une démarche de co-création. La génération Z a besoin d’indépendance et d’instantanéité, mais ne veut pas forcément de la banque de papa et maman », estime Vincent Jouanne. Vybe entend suivre ce public sur la durée, pour être en capacité « d’ici un ou deux ans », de leur apporter de nouveaux services financiers, des assurances, des crédits étudiants, etc., ajoute-t-il.

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