« Vous allez devoir rendre des comptes à la justice » : quinze ans de prison requis contre Claude Chossat – Blog Le Monde

L’avocat général au procès du « repenti » corse voit surtout en l’accusé le complice du parrain Francis Mariani dans le meurtre de Richard Casanova, en avril 2018. Verdict vendredi.

Par Publié hier à 22h59, mis à jour hier à 23h37

Temps de Lecture 5 min.

Réquisitoire au cordeau, jeudi 7 novembre, à Aix-en-Provence à la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, devant laquelle comparaît depuis onze jours Claude Chossat. A l’encontre de celui-ci, poursuivi pour « assassinat en bande organisée » dans le meurtre de Richard Casanova le 23 avril 2008 à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), l’avocat général Pierre Cortès a demandé quinze ans de réclusion criminelle. S’adressant à l’accusé, le représentant de la société avait prévenu : « Vous allez devoir rendre des comptes à la justice. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au premier jour d’audience, le repenti corse Claude Chossat « assume »

Pierre Cortès ne goûte guère l’image que Claude Chossat s’est façonnée depuis qu’à partir de fin 2009 il a livré des aveux aux enquêteurs concernant La Brise de mer. « Les médias en ont fait leur icône, le symbole de la lutte antimafia », a-t-il lancé. Et pour des policiers, « c’est pratiquement le syndrome de Stockholm », s’amuse-t-il. Mais à ses yeux, cela ne vaut pas absolution. Pierre Cortès veut bien croire à certaines déclarations de l’accusé, mais sous « bénéfice d’inventaire ». Alors Chossat, un repenti ? Sûrement pas. « Un repenti, c’est celui qui dit tout, sans s’épargner », affirme-t-il. Or, à ses yeux, Claude Chossat n’a pas tout dit et surtout il n’a pas dit que des vérités. « Je ne crois pas Claude Chossat avec la foi du charbonnier. » D’autant que l’avocat général en est convaincu, quand il décide de parler en garde à vue dans les locaux de la police en décembre 2009, Claude Chossat est dans une stratégie de défense.

« Avec ce qu’on a, tu en prends pour trente ans »

« Quelle est sa situation personnelle au moment de sa garde à vue fracassante ? », interroge-t-il. Chossat est en détention provisoire dans une affaire d’abus de biens sociaux. Mais lorsque les policiers l’entendent, c’est une affaire criminelle qu’ils lui mettent sous les yeux. Ils ont son ADN dans un assassinat commis à Aix-en-Provence un an plus tôt. Chossat qui, de 2007 à 2008, a été le chauffeur mais surtout l’homme à tout faire de Francis Mariani, l’un des parrains de La Brise de mer, comprend de suite ce qu’il risque. Et d’ailleurs les policiers se font un plaisir de lui signifier : « Avec ce qu’on a, tu en prends pour trente ans. » Comme le relève Pierre Cortès, s’il veut éviter « de croupir dans les geôles de la République, il faut qu’il réagisse ».

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading