Voilà, Coinbase est maintenant prêt à intégrer le Nasdaq

Le 14 avril sera marqué par l’introduction en bourse de Coinbase sur le Nasdaq. La société qui gère l’application du même nom, pour acheter et stocker des crypto-monnaies, sera la première en son genre à coter en bourse. Un événement, un exercice décisif, et un tout premier précédent pour les plateformes concurrentes comme Binance.

La cotation sous le symbole COIN marquera la fin d’un véritable parcours du combattant. Coinbase a été porté par la vague de popularité des crypto-monnaies et l’explosion récente du cours de Bitcoin, mais fait face à une plateforme technique parfois défaillante et un service client dépassé. À toute heure, les cours des actifs numériques peuvent aussi s’effondrer, et le modèle entier de l’application, se renverser.

Les dirigeants de Coinbase n’ont plus qu’à fermer les yeux – et les rouvrir en fin de séance, mercredi prochain. A une semaine de son introduction fatidique, la société a publié ses derniers résultats financiers, ceux du premier trimestre 2021. Ils sont astronomiques, et devraient encourager d’autant plus les investisseurs à négocier les quelque 115 millions d’actions ordinaires bientôt enregistrées.

Revenus multipliés par 9

L’antichambre de son introduction en bourse concernait la publication de ces résultats. Ils sont les derniers avant que Coinbase soit cotée, et échappent aux risques de ralentissement du nombre d’opérations de ses 56 millions d’utilisateurs. Coinbase déclare 1,8 milliard $ de revenus sur les trois premiers mois de 2021, un résultat neuf fois plus élevé comparé au premier trimestre 2020.

Le bénéfice net a particulièrement augmenté lui aussi, compris entre 730 et 800 millions de dollars. Il y a un an, Coinbase n’en revendiquait que 31,9 millions de dollars. Entre temps, le nombre d’utilisateurs a explosé et les croissances des cours des différentes crypto-monnaies (Bitcoin, Ethereum, Dogecoin…) ont permis à l’application de multiplier les transactions de ses clients. Coinbase base presque exclusivement son modèle d’affaires sur les commissions à chaque opération d’achat.

Coinbase

© Presse-citron

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Foncer, tête baissée

Maintenant que cette étape est franchie, Coinbase doit se tourner vers l’avenir. Elle y entre avec prudence, car c’est face à de multiples risques que ses perspectives de croissance feront face. La société a choisi de ne faire aucune prédiction pour le reste de l’année. Son seul commentaire était d’évoquer « l’imprévisibilité des revenus », qui aura naturellement « un impact sur la rentabilité d’un trimestre à l’autre ».

Dans son formulaire envoyé aux gendarmes financiers américains en février dernier, Coinbase l’évoquait encore plus clairement. “Toutes nos sources de revenus dépendent des actifs cryptographiques et de la crypto-économie en général”, reconnaît la plateforme. “Rien ne garantit qu’un actif cryptographique pris en charge maintiendra sa valeur ou qu’il y aura des niveaux significatifs d’activités de trading”.

Pour défendre la durabilité de son modèle, toutefois, l’application dit qu’elle investira sur des moyens pour générer des revenus même en cas de baisse du nombre d’opérations de ses utilisateurs. Cela passerait par des abonnements, comme avec Coinbase Pro. Les professionnels, d’ailleurs, auront un impact significatif à l’avenir.

Aujourd’hui déjà, 122 milliards de dollars sur les 223 milliards de dollars d’actifs sous sa gestion sont détenus par des entreprises y compris des hedge funds. Au début du mois de février, c’était avec Coinbase que Tesla finalisait son opération d’achat en Bitcoin pour un total de 1,5 milliard de dollars. L’exposition de la trésorerie de MicroStrategy, à plus de 91 500 BTC, en revient aussi à la plateforme.

L’introduction en bourse est dans une semaine. Et les échanges pré-IPO estiment déjà le ticket COIN à plus de 340 $ pour une valorisation supérieure à 90 milliards de dollars. Portée par ses résultats, la plateforme Coinbase fonce donc tout droit, tête baissée. Mais menacée par la volatilité des crypto-monnaies, il est aussi préférable pour elle de fermer les yeux. Il sera à sa charge de poser la première pierre des monnaies virtuelles et décentralisées sur un terrain loin d’être agreste : celui de Wall Street.

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