Voeux d’Emmanuel Macron: les oppositions dénoncent un président “hors sol” – BFMTV

Ce vendredi à 20 heures, Emmanuel Macron a prononcé la dernière allocution présidentielle de son quinquennat. L’opposition n’a pas tardé à brocarder cette prise de parole, tandis que membres du gouvernement et de la majorité l’ont saluée.

Chacun bien dans son rôle. Ce vendredi soir, dès la fin de la retransmission des derniers voeux présidentiels du quinquennat, candidats à l’élection du printemps, représentants de l’opposition et cadres de la majorité se sont relayés dans les médias pour réagir à l’allocution. Naturellement, il s’agissait pour les uns de dénoncer le message aux Français d’Emmanuel Macron, et de l’appuyer pour les autres.

Marine Le Pen fustige une “politique d’échecs”

La candidate du Rassemblement national à la présidentielle a sans tarder tiré à boulets rouges sur le propos du chef de l’Etat. “Bien qu’Emmanuel Macron n’ait pas le courage d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle, je suis déterminée à rompre en 2022 avec sa politique d’échecs qui entraine la France et les Français dans la faillite! En 2022, nous relèverons enfin le pays”, a-t-elle ainsi écrit sur Twitter.

L’un de ses lieutenants, l’eurodéputé Gilbert Collard, a quant à lui choisi notre antenne pour dire tout le mal qu’il pensait de la performance d’Emmanuel Macron. “Sur le fond, c’était un exercice d’autosatisfaction”, a-t-il assuré, y voyant un “jeu narcissique”.

Des “voeux mensongers” selon Nicolas Dupont-Aignan

“Bonne nouvelle! Vous venez de subir les derniers voeux mensongers et prétentieux d’Emmanuel Macron! Vivement le 24 avril!” s’est amusé quant à lui Nicolas Dupont-Aignan, qui s’alignera sur le plateau de la présidentielle au printemps.

Chemin de traverse pour Valérie Pécresse

Valérie Pécresse, désignée par le congrès LR pour prendre la tête de la droite à la présidentielle, a pris un biais pour damer le pion à l’intervention du patron de l’exécutif: le déploiement de la bannière européenne sous l’Arc de triomphe à la veille de la présidence française de l’Union européenne.

“Présider l’Europe oui, effacer l’identité française non! Je demande solennellement à Emmanuel Macron de rétablir notre drapeau tricolore à côté de celui de l’Europe sous l’arc de Triomphe. Nous le devons à tous nos combattants qui ont versé leur sang pour lui”, a-t-elle développé sur Twitter.

Son directeur de la communication, Geoffroy Didier, a été plus frontal. “Des voeux décalés et des voeux propagande alors que la situation de la France exige lucidité et humilité. Après ces années gilets jaunes et Covid, 2022 devra être l’occasion d’une nouvelle ère!” a-t-il égrené sur les réseaux sociaux.

Pour Bruno Retailleau, Emmanuel Macron brasse du “vent à vendre”

Bruno Retailleau, qui chapeaute le groupe des Républicains au Sénat, a fixé un rendez-vous à nos concitoyens: “Après 5 ans, Emmanuel Macron a visiblement encore du vent à vendre. L’exercice d’autosatisfaction annuel des voeux ne parvient pas à masquer la réalité de son mauvais bilan. C’est de ce bilan dont il devra rendre compte en 2022.”

Les écolos dénoncent un président “hors sol”

La gauche n’est bien sûr pas en reste. Julien Bayou, secrétaire national EELV, a anticipé sur les intentions présidentielles quant à la campagne à venir – toujours officieuses bien qu’elles fassent peu de doute:

“Les voeux du Président Macron sont ceux d’un président déjà candidat mais toujours hors sol, d’un président enfermé dans le déni. Enfermé dans le déni climatique et l’inaction pour la sauvegarde du vivant qui va avec.”

Fabien Roussel note une “déconnexion” présidentielle

Fabien Roussel, qui doit emmener le Parti communiste à la présidentielle, a déploré des insuffisances dans l’allocution: “Une chose est sûre: Macron n’est pas vacciné contre la déconnexion. Il vit dans un monde parallèle. Le Président des riches oublie les dégâts de la vie chère, des bas salaires et qu’un nombre record de nos concitoyens se serrent la ceinture pour la fin de son quinquennat.”

Jean-Luc Mélenchon raille un “président secouriste”

Les Insoumis ont nourri le même regret social. Le premier d’entre eux, et candidat déclaré au scrutin à venir, Jean-Luc Mélenchon, a tweeté: “D’abord un président secouriste. Et ensuite le discours du répondeur automatique du siège de LaREM. Mon voeu: que ce soit la dernière fois.”

Sur notre chaîne, Manuel Bompard, qui siège au Parlement européen au nom du même mouvement, a posé:”Il n’a pas eu un mot sur les difficultés sociales”. Pour lui, le chef de l’Etat “vit dans un autre monde”.

Enfin, Alexis Corbière, député élu en Seine-Saint-Denis, a vu dans l’exercice un “discours d’une autopromotion totale et sans nuance”. “Bref, un discours de campagne pur, aussi à 100 jours du premier tour, il doit se déclarer officiellement candidat. C’est une condition démocratique, il ne peut ainsi utiliser des moyens publics pour sa candidature”, a-t-il poursuivi.

Le service après-vente de la majorité

Emmanuel Macron a toutefois pu compter sur le service après-vente de ses proches. Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté a d’abord salué auprès de nous “un message d’unité, de confiance”. Soulignant la volonté présidentielle de “rassembler les Français”, elle a commenté le volet européen de ces voeux: “C’est extrêmement fort que la France reprenne la présidence de l’Union européenne.”

Une Europe dont elle a noté qu’elle se trouvait “au centre des priorités politiques d’Emmanuel Macron”.

Toujours sur BFMTV, Christophe Castaner, président du groupe LaREM à l’Assemblée nationale, a estimé qu’Emmanuel Macron avait voulu célébrer “un commun, un commun qui est la France”.

Robin Verner

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