Violences policières : Emmanuel Macron saisit le gouvernement – Le Monde

Emmanuel Macron, à Mulhouse, en février.

Emmanuel Macron, à Mulhouse, en février. SEBASTIEN BOZON / AFP

Le silence était devenu intenable. Mis sous pression par la multiplication des manifestations contre le racisme et les violences policières, après celle qui a réuni plus de 20 000 personnes à Paris le 2 juin pour demander justice pour la mort d’Adama Traoré, Emmanuel Macron s’est décidé à réagir. Selon l’Elysée, le chef de l’Etat s’est entretenu, dimanche 7 juin, avec le premier ministre, Edouard Philippe, et lui a demandé de lui faire rapidement des propositions pour répondre aux revendications exprimées. Le ministre chargé de la ville et du logement, Julien Denormandie, a également reçu un appel du président pour l’inviter à participer à ce travail gouvernemental.

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Mais, c’est surtout le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, qui se retrouve en première ligne. Selon le cabinet présidentiel, Emmanuel Macron a expressément demandé au locataire de Beauvau de « faire aboutir rapidement le travail, engagé en janvier dernier, qui consistait à faire des propositions pour améliorer la déontologie des forces de l’ordre ». « Ce travail redevient une priorité pour le président », assure-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat, alors que de nouvelles révélations sur des paroles racistes proférées par des policiers sur Facebook ou WhatsApp ont enflammé ces derniers jours les réseaux sociaux.

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Des propositions pour améliorer la déontologie

Lors d’un déplacement à Pau, le 14 janvier, Emmanuel Macron avait demandé une première fois à Christophe Castaner de lui faire, « dans les meilleurs délais, des propositions claires pour améliorer la déontologie » des forces de l’ordre. « Des comportements qui ne sont pas acceptables ont été ou vus ou pointés », avait-il justifié, après la diffusion d’images d’un policier faisant un croche-pied à une manifestante, lors d’un rassemblement des « gilets jaunes », et celles d’un livreur parisien décédé par asphyxie après avoir été plaqué au sol par des forces de l’ordre, lors d’un contrôle routier. Mais aucune suite n’avait été donnée, en tout cas publiquement, à cette injonction présidentielle.

« Dans le contexte d’émotion suscité par la mort de George Floyd aux Etats-Unis, une partie de la communauté nationale proteste contre le racisme, et met en cause l’action des forces de l’ordre. Nous voulons répondre à cette colère par la transparence et par l’action », confirme-t-on dans l’entourage d’Edouard Philippe, sans donner plus de précisions. Selon Matignon, Christophe Castaner fera « en début de semaine » un point sur « le travail engagé depuis plusieurs mois par le ministère de l’intérieur sur les techniques d’intervention et de maintien de l’ordre, ainsi que sur les questions de déontologie ». Des défenseurs des libertés réclament notamment l’interdiction du plaquage ventral utilisé par les forces de l’ordre. « Le premier ministre veillera également à élargir l’action du gouvernement aux politiques de solidarité dans les quartiers prioritaires », ajoute-t-on rue de Varenne, sans donner de détails là aussi.

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