Violences policières : Christophe Castaner clarifie ses positions, les syndicats souhaitent rencontrer Emmanuel Macron – Le Monde

Lors d’une manifestation de policiers, à Bordeaux, le 12 juin.

Toute la journée, vendredi 12 juin, les syndicats des forces de l’ordre ont fait monter la pression sur le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner. La fronde qui a gagné les rangs de la police depuis le début de la semaine, jusqu’ici interne, est devenue visible.

Dans la matinée, un défilé de représentants de syndicats est parti des Champs-Elysées pour aller place Beauvau. A plusieurs endroits, des policiers ont été filmés en train de jeter symboliquement au sol des paires de menottes après s’être sentis « lâchés » par le ministre. D’autres, enfin, se sont regroupés devant leur commissariat pour faire entendre leur colère. « Dans les services, la déception est immense et les policiers n’ont plus confiance dans le ministre », rapportait un agent, vendredi après-midi.

Après avoir reçu, pendant deux jours, les organisations syndicales, qui ont fermement notifié au ministre toute une série de griefs, Christophe Castaner a tenté d’apaiser la situation en leur adressant une lettre, dans la soirée de vendredi, visant à éclaircir ses déclarations du début de semaine.

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Lundi 8 juin, après deux semaines de mobilisation contre les violences policières et les accusations de racisme formulées à l’encontre des policiers, le ministre s’était attiré les foudres de la profession en proposant une série de mesures devant, en principe, améliorer la déontologie des forces de l’ordre. Christophe Castaner avait notamment demandé la suspension systématique des fonctionnaires pour « chaque soupçon avéré d’actes ou de propos racistes », une formulation maladroite que les policiers ont perçue comme une remise en cause de la présomption d’innocence.

« Zone grise » sur le terrain

Autre point de discorde : l’interdiction de la clé dite d’étranglement, qui permet, par une pression au cou, d’interpeller un individu récalcitrant ou corpulent. Les forces de l’ordre ont estimé être dépossédées d’une technique indispensable à l’exercice quotidien de leurs fonctions.

Dans sa lettre, Christophe Castaner rectifie le tir au sujet des sanctions pour propos racistes.

« Le racisme est une faute grave, et lorsque les faits sont établis, la suspension administrative doit être envisagée indépendamment de l’enquête disciplinaire ou des poursuites judiciaires. C’est évidemment dans ce cadre, et dans ce seul cadre, qu’il convient d’agir », écrit-il.

Le ministre reste en revanche formel sur l’interdiction des techniques d’étranglement. Christophe Castaner précise qu’il est toujours possible de « réaliser une prise arrière sur les parties hautes du corps de façon à amener au sol » un individu, mais « sans chercher à affaiblir la personne concernée par une prise prolongée au niveau du cou ».

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