Violences en Guadeloupe : Darmanin envoie le Raid et le GIGN – Libération

La pandémie de Covid-19 en Francedossier

Malgré un couvre-feu instauré sur l’archipel depuis vendredi, les violences se multiplient. Une réunion aura lieu lundi entre le gouvernement et les parlementaires guadeloupéens.

Alors que les violences continuent en Guadeloupe, en marge d’un mouvement de contestation contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire, les autorités multiplient les actions chocs pour calmer les émeutiers. Dernier message en date, samedi soir : celle de l’envoi de 50 membres des forces d’élite du Raid et du GIGN sur l’archipel. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait déjà annoncé la veille que 200 policiers et gendarmes avaient été envoyés en renfort, portant à 2 250 le nombre des forces de l’ordre présent à terme sur l’île pour «maintenir l’ordre». 37 interpellations ont été relevées dans la nuit de samedi à dimanche.

Il faut dire que l’ambiance sur place est pour le moins tendue ces derniers jours. Depuis le 15 novembre, une grève générale intersyndicale paralyse la Guadeloupe. Le mouvement s’est par la suite radicalisé, récupéré par des groupes d’émeutiers qui bloquent les routes avec des barrages enflammés, pillent des commerces et s’en prennent aux forces de l’ordre. Après une nuit de jeudi à vendredi particulièrement violente, le préfet du département, Alexandre Rochatte, a instauré un couvre-feu de 18 heures à 5 heures du matin «compte tenu des mouvements sociaux en cours et des actes de vandalisme».

Tirs à balles réelles sur des policiers

Cette mesure radicale n’aura pas changé grand-chose, la nuit suivante étant de nouveau marquée par des violences. Banques, bijouteries, PMU, pharmacies : de nombreux commerces ont été pris d’assaut. En parallèle, des policiers et gendarmes ont essuyé des tirs à balles réelles dans le centre du Gosier et de Pointe-à-Pitre. Un policier a aussi été légèrement blessé par un jet de pierre au visage. La situation est en revanche restée beaucoup plus calme à Basse-Terre, selon une source citée par l’AFP, malgré quelques barrages : «Des gens, notamment des entrepreneurs, commencent à s’organiser et enlèvent des barrages, des riverains ont aidé les gendarmes.»

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«31 interpellations ont eu lieu depuis hier (vendredi)», a assuré Gérald Darmanin samedi. Cinq personnes ont été placées en détention, dont une pour «violence volontaire avec arme sur une personne dépositaire de l’autorité publique», selon le procureur de la République, qui précise qu’elles seront jugées lundi par le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre.

Une réunion doit se tenir lundi entre Jean Castex, Olivier Véran et les parlementaires et présidents des assemblées de Guadeloupe pour réfléchir à une sortie de crise. Ary Chalus, le président de la région Guadeloupe, a appelé pour sa part à «l’apaisement» au micro de BFM TV. Quant à l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), principal syndicat impliqué dans le mouvement de contestation, elle a insisté dans un communiqué pour que la mobilisation se poursuive.

Mise à jour : actualisé ce dimanche 21 novembre à 15 h 35 avec le chiffre des 37 interpellations relevées dans la nuit de samedi à dimanche.

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