Violences à Dijon : que s’est-il passé ce week-end ? – Le Figaro

Des affrontements ont eu lieu tout au long du week-end à Dijon, dans le centre-ville et dans un quartier du nord-est de la ville. Au moins dix personnes ont été blessées, dont l’une d’entre elles par balle. Selon le procureur de la République, il s’agirait d’un règlement de comptes entre personnes des personnes de la communauté tchétchène et des résidents de la ville.

  • Un règlement de compte de la communauté tchétchène

Dans un communiqué, le préfet Bernard Schmeltz a évoqué des «violences» perpétrées, «semble-t-il dans le cadre d’un règlement de comptes entre des membres de la communauté tchétchène de France et des résidents» de la métropole dijonnaise.

Dans Le Bien Public – un journal dijonnais – le procureur de la République de Dijon, Eric Mathais, parle lui d’«une expédition punitive de Tchétchènes, une vengeance sur des membres de la communauté maghrébine, qui auraient agressé un jeune homme, peut-être dans le cadre d’une affaire de trafic de drogues».

Tout a commencé la semaine précédente quand un jeune homme de 16 ans, issu de la communauté tchétchène, a été passé à tabac le 10 juin par des dealers plus âgés, et hospitalisé dans un état grave. Rapidement, des appels à la vengeance ont été diffusés sur les réseaux sociaux pour organiser une vendetta.

Selon France Bleu, les Tchétchènes assurent vouloir seulement «faire peur» aux «dealers maghrébins» pour que les coupables de l’agression «soient punis par leur propre communauté». «Ils nous ont insultés, ils ont frappé l’un des nôtres, on est là pour les tabasser», expliquaient-ils encore à France 3.

  • Des premières violences vendredi

Vendredi 12 juin, aux alentours de minuit, plusieurs dizaines de personnes venues de Dijon mais aussi d’ailleurs, se sont rassemblées place de la République. Les individus étaient pour beaucoup cagoulés et armés de barre de fer et d’armes blanches. Ils ont attaqué un bar à narghilé du centre-ville, fermé à cette heure-ci.

La police a dispersé les personnes présentes, mais les violences se sont poursuivies dans un quartier du nord-est de la ville, la cité des Grésilles.

  • Trois nuits de violence

Malgré une rencontre entre des représentants des deux communautés samedi 13 juin dans la soirée, les violences se sont prolongées les deux nuits suivantes dans la cité des Grésilles. Des coups de feu ont été entendus samedi soir et un homme a été blessé par balle.

Selon le procureur de Dijon, «jusqu’à 140 personnes» ont été impliquées dans les violences, venant de toute la France.

  • Au moins dix blessés dont un par balles

Selon France 3, La vice-procureure de la République de Dijon fait état de 10 blessés, «dont certains sérieusement». L’une d’entre elles a été blessée d’un coup de feu en pleine rue dans le quartier des Grésilles vers 23h30 samedi soir.

Une autre a été gravement blessée dans un accident de voiture. La personne conduisait sa voiture à vive allure dans le même quartier des Grésilles, un peu plus tôt dans la soirée. Elle a perdu le contrôle et s’est retournée. Ces deux personnes ont été hospitalisées au CHU de Dijon.

  • Une enquête a été ouverte, pas d’interpellation

Une enquête a été ouverte, mais pour l’heure aucune interpellation n’a été effectuée. «Dans un cas comme ça, défend Eric Mathais auprès de France Bleu, la priorité c’est avant tout la sécurisation, éviter que le pire ne se produise».

«Ce n’est pas la guerre, a cependant nuancé le procureur de la république de Dijon, mais ce sont des événements graves, un peu inédits pour Dijon, et même ailleurs sous cette forme».

«Des renforts arriveront ce soir (lundi), une ou deux compagnies, afin de sécuriser et rassurer», a déclaré à l’AFP le maire socialiste sortant, François rebsamen, après un appel téléphonique avec le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. La préfecture a précisé qu’une demi-section de CRS (37 policiers) et des renforts de la brigade anticriminalité étaient déjà arrivés dimanche. Un escadron de gendarmes mobiles, soit 110 militaires, devait être déployé ce lundi soir, selon la même source.

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