VIDEO. Pass sanitaire et étoile jaune : Un rescapé de la Rafle du Vél’ d’Hiv dénonce la « comparaison odieuse » des antivax – 20 Minutes

« Je voudrais dire mon indignation devant ce qu’il s’est passé cette semaine ». Ce dimanche, lors d’une cérémonie officielle organisée à l’occasion de la Journée nationale en mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites de l’Etat français, Joseph Szwarc, l’un des derniers survivants de la Rafle du Vél’ d’Hiv, a fermement condamné l’instrumentalisation de l’étoile jaune par des anti-vaccins.

Samedi, près de 114.000 manifestants ont battu le pavé dans l’Hexagone contre les mesures sanitaires, selon le ministère de l’Intérieur. Dans les cortèges, certains manifestants anti-vaccins arboraient l’étoile jaune, comparant ce signe distinctif imposé aux Juifs par l’Allemagne nazie au pass sanitaire, dont l’extension doit être débattue au Parlement.

« Je l’ai portée, l’étoile. Je l’ai dans ma chair »

« Non au pass nazitaire », « fausse pandémie, vraie dictature », « Pays de Pasteur, pas de passepeur » ou « Je ne suis pas un QR code », pouvait-on lire sur les pancartes du cortège parisien, tandis qu’étaient visibles quelques tracts détournant l’étoile jaune avec la mention « pass sanitaire ».

Invité à prononcer un discours lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de crimes racistes et antisémites, Joseph Szwarc, 94 ans, a tenu à faire part de son indignation. « Cette comparaison est odieuse », a-t-il condamné. « Vous ne pouvez pas imaginer à quel point j’ai été touché, les larmes me sont venues. Je l’ai portée, l’étoile, moi. Je sais ce que c’est : je l’ai dans ma chair », a-t-il déclaré. « C’est le devoir de tous nos concitoyens de ne pas laisser cette vague outrancière, antisémite, raciste, qui rode. C’est un devoir primordial ».

Dimanche, la Licra a également « condamn[é] fermement cette “minimisation outrancière”, par le biais de détournements, d’un crime contre l’humanité. Elle fait le lit du négationnisme ».

Les 16 et 17 juillet 1942, les forces de l’ordre commandées par le gouvernement de Vichy avaient arrêté 13.152 Juifs, dont 4.115 enfants, avant de les parquer au Vélodrome d’hiver et dans d’autres camps, et de les envoyer vers les camps de la mort. La « rafle du Vél’ d’Hiv » est la plus grande arrestation de Juifs en France durant la Seconde Guerre mondiale.

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