VIDEO. « Il a foutu le feu dans la maison »… « Lâchés » par Christophe Castaner, les policiers jettent leurs menottes – 20 Minutes
Des dizaines de menottes jetées à terre, puis accrochées aux grilles de la préfecture où réside la préfète de région. A Rennes, comme dans de nombreuses villes de France, les policiers ont exprimé leur mécontentement ce vendredi après les propos de leur ministre. Dans un discours prononcé après des rassemblements « contre le racisme », Christophe Castaner avait évoqué de potentielles suspensions dans la police en cas de « suspicion avérée de racisme ». Des propos que n’ont pas du tout goûtés les policiers. « Il a foutu le feu dans la maison », lance David Leveau, secrétaire régional Unité-SGP Police FO.
Alors qu’ils étaient déjà 80 à s’être réunis spontanément jeudi soir devant le commissariat central de la Tour d’Auvergne, les policiers ont cette fois décidé de venir devant les grilles de la préfecture, « symbole de l’État en région ». Ce midi, ils étaient entre 150 et 200 à s’être rassemblés, tous derrière le même mot d’ordre. « On a déjà connu des périodes dures mais là, on n’est pas considérés. On ne demande pas grand-chose. Pas de pognon, pas de médaille. On demande juste à être respectés », poursuit le syndicaliste.
« On se sent menacés, montrés du doigt »
Vendredi midi, des motards, des membres de la brigade anticriminalité, de la police aux frontières, quelques CRS ont accroché leurs menottes à la grille. « On se sent menacés, montrés du doigt », explique un policier. D’après des agents de terrain, certaines interventions ne seraient plus effectuées. « On nous filme dès qu’on arrive quelque part. On n’intervient plus dans ces conditions », souligne l’un d’entre eux. Deux mineurs étrangers isolés pris en flagrant délit de vol à l’arraché auraient été remis en liberté dans la semaine après qu’un attroupement s’est formé autour des policiers. « Les victimes n’en croyaient pas leurs yeux », explique un policier.
Depuis 20 mois, je suis le « premier défenseur des flics de France », parce que je sais leur engagement sans faille.
Et c’est pour eux que je porte cette exigence d’exemplarité, car porter l’uniforme de @PoliceNationale ou @Gendarmerie, c’est porter une parcelle de la République. pic.twitter.com/xuPEc58FIB— Christophe Castaner (@CCastaner) June 10, 2020
Quand on les interroge sur les soupçons de racisme qui ont éclaté après des interventions policières, les agents sont clairs. « S’il y a des brebis galeuses, il y a des commissions de discipline pour ça. S’il y a des propos racistes avérés, ces gens n’ont rien à faire chez nous. Mais qu’on ne jette pas l’opprobre sur toute la profession », s’indigne David Leveau. Lorsqu’il s’est adressé à ses collègues au mégaphone, le syndicaliste a prévenu : « Ce n’est pas terminé ». Interrogée vendredi matin, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a pourtant évoqué « un mouvement d’humeur qui s’apaisera ».