Vidéo. Explosion au coeur d’Istanbul : six morts dans un attentat, ce que l’on sait – Sud Ouest

Une explosion dans un quartier très fréquenté

L’explosion de forte puissance qui a fait également 81 blessés dont deux dans un état grave, selon un dernier bilan, est survenue vers 16h20, au moment où la foule était particulièrement dense dans ce lieu de promenade prisé des Stambouliotes et des touristes.

La police a aussitôt établi un large cordon de sécurité pour empêcher l’accès à la zone meurtrie par crainte d’une seconde explosion. Un imposant déploiement de forces de sécurité barrait également tous les accès au quartier et aux rues adjacentes. « J’étais à 50-55 m de distance, il y a eu soudain un bruit d’explosion. J’ai vu trois ou quatre personnes à terre », a déclaré un témoin, Cemal Denizci, 57 ans. « Les gens couraient en panique. Le bruit était énorme. Il y a eu une fumée noire. Le son était si fort, presque assourdissant », a-t-il rapporté.

Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux au moment de l’explosion, celle-ci, accompagnée de flammes, a été entendue de loin et a déclenché aussitôt un mouvement de panique. Un large cratère noir est visible sur ces images, ainsi que plusieurs corps à terre gisant à proximité. Des rumeurs ont couru immédiatement après l’explosion évoquant une attaque suicide, sans aucune confirmation ni preuve. L’attaque n’avait pas été revendiquée en début de soirée.

Les membres de la police scientifique stambouliote sont sur place
Les membres de la police scientifique stambouliote sont sur place

YASIN AKGUL/AFP

Le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu s’est rapidement rendu sur place. Dans le quartier voisin de Galata, beaucoup de boutiques ont baissé leurs rideaux avant l’heure. Certains passants, arrivés en courant du lieu de l’explosion, avaient les larmes aux yeux.

La rue Istiklal, qui signifie « l’Indépendance », dans le quartier historique de Beyoglu, est l’une des plus célèbres artères de la ville, piétonne sur 1,4 km. Sillonnée par un vieux tramway, bordée de commerces et de restaurants, elle est empruntée par près de 3 millions de personnes par jour durant le week-end. Elle avait déjà été touchée, en mars 2016, par une attaque suicide qui avait fait cinq morts.

Une « femme » accusée

Dans une déclaration devant la presse, le vice-président Fuat Oktay a accusé dimanche soir « une femme » d’avoir « déclenché la bombe » sans préciser si celle-ci figure au nombre des victimes. Le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, a évoqué un «sac» déposé sur un banc: «Une femme s’est assise sur un banc pendant 40 à 45 minutes et, quelque temps après, il y a eu une explosion. Toutes les données sur cette femme sont actuellement en cours d’examen», a-t-il poursuivi. «Soit ce sac contenait un minuteur, soit quelqu’un l’a activé à distance», a-t-il ajouté.

En direct à la télévision, le président Recep Tayyip Erdogan avait le premier dénoncé un « vil attentat » : « Les premières observations laissent subodorer un attentat terroriste », avait affirmé le chef de l’État, ajoutant qu’« une femme y serait impliquée ».

« Les auteurs de ce vil attentat seront démasqués. Que notre population soit sûre (qu’ils) seront punis », a promis M. Erdogan qui avait déjà été confronté à une campagne de terreur à travers le pays en 2015-2016. Revendiquée en partie par le groupe État islamique, elle avait fait près de 500 morts et plus de 2 000 blessés.

Censure sur les réseaux sociaux

À la nuit tombée, les terrasses des restaurants de ce quartier très touristique restaient en partie vides. Le Haut conseil audiovisuel turc (RTUK) a interdit aux médias audiovisuels de diffuser des images de la scène, décision prise pour « empêcher de semer la peur, la panique et l’agitation dans la société et (risquer) de servir les objectifs d’organisations terroristes ».

« Toutes les institutions et organisations de notre État mènent une enquête rapide, méticuleuse et efficace concernant l’incident » a-t-il promis dans une déclaration. Par ailleurs, l’accès aux réseaux sociaux a été restreint en Turquie après l’attentat.

Des réactions dans le monde entier

L’émotion était intense en fin de journée est intense dans ce quartier d’Istanbul, déjà durement éprouvé par le passé. Les matches des grands clubs de foot stambouliotes, dont le Galatasaray, ont été annulés. « Toutes nos pensées au peuple de Turquie en ces temps difficiles », a réagi le président du Conseil européen Charles Michel.

Depuis la France qui commémore les 130 morts des attentats du 13 novembre 2015, le président Emmanuel Macron a assuré: «Aux Turcs: nous partageons votre peine. Nous nous tenons à vos côtés dans la lutte contre le terrorisme».

L’Arabie saoudite a exprimé « la condamnation par le Royaume dans les termes les plus forts de l’explosion terroriste » survenue au centre d’Istanbul.

Et en Grèce, avec laquelle Ankara entretient des relations tendues, le ministère des Affaires étrangères a « condamné sans équivoque le terrorisme et exprimé ses sincères condoléances au gouvernement et au peuple turcs ».

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