Vidéo. Covid-19 : le professeur Raoult devant la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins à Bordeaux, il sera fixé le 3 décembre – Sud Ouest

Par Yann Saint-Sernin

Le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille était entendu en audience ce vendredi devant la chambre disciplinaire de Nouvelle Aquitaine de l’Ordre des médecins de Bordeaux. Il risque une sanction allant de l’avertissement à la radiation

La chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine se prononcera sur les griefs reprochés à Didier Raoult par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et par le Conseil national de l’Ordre le 3 décembre. La juridiction s’est penchée pendant près de 3 heures sur le cas du directeur de l’IHU (’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille) ce vendredi matin.

Il est reproché au médiatique infectiologue une cascade de manquements au code de déontologie des médecins notamment à travers sa promotion de l’hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19 et sa communication considérée comme imprudente au cours de la crise.

« Des effets sociaux et sociétaux très dangereux »

« La question, c’est les patients. Ce qui a été affirmé à la télévision ne correspond pas aux données de la science », relève Me Carlini, avocat du Conseil départemental de l’Ordre des médecins (Cdom) au sujet des études mises en avant par Didier Raoult sur l’hydroxychloroquine pointant des essais « sans bras de contrôle » menées par l’IHU de Marseille.

« Les prescriptions hors AMM (Autorisation de mise sur le marché) sont autorisées mais la charge de la preuve repose sur le médecin », poursuit l’avocat. Et de pointer « des effets sociaux et sociétaux très dangereux » dans la communication du médecin, notamment via sa chaîne YouTube. « C’est un fiasco sociétal dans lequel le grand public a été déboussolé. »

Un comité de soutien l’attendait.
Un comité de soutien l’attendait.

guillaume bonnaud / SUD OUEST

« Mon Dieu, quel crime ! »

« L’Ordre cherche à vous instrumentaliser pour faire de vous un organe politique. Il faut faire un exemple ! », a rétorqué Me Di Vizio, l’avocat du médecin, reprochant aux plaignants de ne pas tenir compte des publications favorables à l’hydroxychloroquine ». « On lui reproche d’avoir jeté un pavé dans la mare et mis en évidence que nous avons un problème dans la gestion de cette crise. Il a rassuré les patients. Mon Dieu, quel crime ! », poursuit l’avocat avant de conclure : « Etes-vous le gardien de la parole publique autorisée ? »

L’avocat de Didier Raoult Me Fabrice Di Vizio.
L’avocat de Didier Raoult Me Fabrice Di Vizio.

guillaume bonnaud / SUD OUEST

« On en en train de faire le procès de la réussite »

Fidèle à sa réputation, Didier Raoult ne s’est guère laissé aller à l’autocritique. « On en en train de faire le procès de la réussite », relève le médecin, ventant les « 600 000 personnes reçues par l’IHU de Marseille et les 200 000 diagnostics réalisés », assurant que « ce sont les médecins qui se plaignent, pas les malades ». « On a eu 100 millions de vues sur notre chaîne YouTube. C’est qu’il y avait un besoin. S’il avait été comblé, on n’aurait pas eu cette audience. »

guillaume bonnaud / SUD OUEST

Le médecin n’a pas manqué d’égratigner ses pairs au passage. Pourquoi est-il parti du conseil scientifique ? « J’étais noyé dans une bande de copains. Je ne me suis pas senti concerné. Sur l’hydroxychloroquine, ils ont choisi la mauvaise posologie, sans me demander, tout était décidé en amont. Ils m’ont dit qu’on pouvait pas faire de tests PCR, nous on en a fait des milliers. »

Et de conclure par une saillie dont il a le secret. « On ne peut pas faire jouer Mbappé en division d’honneur, parce qu’il s’ennuie. »
Le directeur de l’IHU de Marseille risque une sanction allant de l’avertissement à la radiation.

guillaume bonnaud / SUD OUEST

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